BUSTER SHUFFLE – DO NOTHING – PEOPLE LIKE YOU
UN PEU D’HISTOIRE: BUSTER SHUFFLE a débuté sa carrière à Londres en 2008. Le combo composé de Jet au chant et au clavier, Dan à la gratte, Terry à la batterie et Tim à la contrebasse, définit son style comme du Piano Bashing Cockney Ska, sorte de mélange improbable entre du ska, du rock’n’roll, du rockab’ et de la pop à la sauce punk. Buster Shuffle se forge rapidement une solide réputation en écumant les pubs de la capitale.
James remplace Dan à la gratte et le groupe entre en studio pour enregistrer son premier album, « Our Night Out », produit par Ian Catskilkin, le guitariste d’Art Brut. Le disque sort en autoproduction à l’automne 2009 et se vend uniquement de la main à la main pendant les concerts du groupe qui ouvre pour The Holloways, The Wombats ou pour The Paddingtons, la crème de groupes de rock anglais à guitares dont le NME vante sans cesse les mérites. Buster Shuffle joue beaucoup en Angleterre, un peu sur le continent, notamment aux Pays-Bas, en Autriche ou en Allemagne où ils sont repérés par le label People Like You qui décide de ressortir leur disque au printemps 2011 avec une nouvelle pochette. Grace à cette signature, le groupe se fait de plus en plus connaître, et entame une tournée européenne avec leurs potes de label de The Broilers à l’automne 2011.
La troupe est rejointe par Peter aux claviers ainsi que Deb et Carrie aux choeurs, et décide d’enregistrer un nouvel album, au Phoenix Studio de Pinewood, avec un certain Roddy Radiation à la gratte sur deux morceaux. Le disque, « Do Nothing », sort sur People Like You peu avant l’été 2012, et le groupe se retrouve à jouer au festival This Is Ska de Rosslau en juin, à Back To The Future en juillet, au Dynamite de Leipzig en novembre, avant d’ouvrir pour Madness sur le House Of Fun Weekender…
LE DISQUE: Houlala on avait oublié de vous parler d’un des albums majeurs de 2012 ! Honte à nous sur cinq générations…
« Do Nothing », ça sonne comme du Specials ! Hé oui hé oui hé oui, mais sur ce deuxième opus, Buster Shuffle regarde surtout du côté de Madness (l’année 2012 était d’aileurs un peu l’année du groupe de Camden). L’esprit reste two tone, et on est frappé par la manière dont le groupe s’est inspiré du gang de Suggs.
Buster Suffle aime le ska, c’est évident, mais aussi le pub-rock d’il y a 35 ans, celui d’Eddie and The Hot Rods, de Dr Feelgood et de Ian Dury and The Blackheads. De la musique de bonhommes qui apprécient la picole, avec un son rapide qui repose essentiellement sur le piano et sur la voix avec un indécrottable accent cockney. L’ambiance est celle d’un film de Mike Leigh ou de Stephen Frears, ça sent le pavé mouillé, la bière renversée et les bars à putes, entre une fin de match à West-Ham et une barquette de fish and chips avalée vite fait bien fait dans la gargotte du coin.
On apprécie dès le début une « So Such Of Much » énergique, suivie de près par la madnessienne « Brothers And Sisters » avec un léger contretemps pour vous faire danser toute la nuit et le single « Elvis vs Wag », très rock, donne le ton d’un disque pour le moins original. Omniprésence du clavier, énergie rock’n’roll, morgue typiquement british… Buster Shuffle est le seul combo à sonner comme ça en 2012 !
Et si le disque est souvent guilleret (« Around Here », « Talking Sweet » ou « 15 Again »), la mélancolie y trouve elle aussi une place de choix. La faute à « English Way » un peu, mais aussi à « The Lake Song », beaucoup, pur chef-d’œuvre incisif comme le sabre de Beatrix Kiddo dans Kill Bill, avec une mélodie hallucinante de simplicité , une rythmique hypnotisante, et des arrangements (les chœurs, l’écho) particulièrement bien sentis.
La production est juste nickel, le son toujours très personnel, et le groupe a intelligemment pensé sa tracklist et terminant avec « Come In », le morceau le plus rapide du disque, le plus fun aussi, qui donne carrément envie d’aller voir ce que ça donne sur scène. Y a pas à chier, « Do Nothing » est un disque qui fait souffler un sacré vent de fraîcheur sur la scène ska européenne.
Vince
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