Rude Boy Train

THE ISOLITES – Shake It Up ! – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE: Perth, Australie. Tu vois un peu Melbourne, au sud-est, et ben Perth c’est de l’autre côté, au sud-ouest. Et à Perth on trouve THE ISOLITES, un groupe formé en 2010 autour du duo vocal Tayo Snowball (lui) et Coo Bennet (elle). Entourés par Matt Hanson  à la batterie, Andy Jarvis à la guitare, Dominic Pearce à la basse, Adrian Hicks à la trompette, Damien Denyer au sax et Alan Lark au trombone, le groupe donne son premier concert en novembre 2010 à domicile.

Le son de The Isolites est un mélange de musiques caribéennes à base de ska, de rocksteady et de calypso.

Le groupe donne pas mal de concert et entre en studio fin 2012 pour enregistrer « Shake It Up », un premier album autoproduit qui sort en mars 2013 à l’occasion d’une release party où ils invitent les vieux briscards locaux de Special Brew.

LE DISQUE: Le premier album de The Isolites que voici contient un peu plus d’une demi-heure de musique, soit dix titres (le onzième n’est qu’une sorte de conclusion dispensable) dont huit compositions et deux reprises de Stranger & Patsy. On peut donc se demander pourquoi ils ont choisi de reprendre deux morceaux aux mêmes artistes, et force est de constater qu’à part un amour immodéré pour ce duo de référence et un éventuel manque de compos disponibles, je ne détient pas de réponse imparable. En tout cas c’est toujours mieux que les sempiternelles covers de Skatalites usées jusqu’à la corde, mais il fait bien reconnaître qu’ici l’octet australien n’arrive pas à transcender la matière de se bon vieux Stranger. « Down The Trainline » et « Give Me The Right » sont sympathiquement balancées, mais il en faudra un peu plus pour que nous criions au génie.

Dans l’ensemble, « Shake It Up ! » souffre un peu du manque d’expérience probable du combo. Le son est petit, la production manque d’ampleur, et côté puissance de feu, The Isolites est au Melbourne Ska Orchestra ce que Jane Birkin est à Dolly Parton sur le plan pulmonaire. Vous voyez un peu le tableau.

Pourtant, on aurait tort de rester sur ces quelques bémols, car cet album n’est pas dénué de qualités. La pochette d’abord, rétro à souhait, est absolument impeccable. Vous allez me dire qu’ « on n’achète pas une pochette mais un contenu », et je vous répondrais « peut-être, mais l’habillage, l’imagerie, l’aspect ou la dégaine, font partie de l’album, du concept, de la démarche artistique ».  La pochette, c’est ce qu’on voit d’emblée, ce qui vous donne l première impression et qui, à tort ou à raison, vous influence pour la suite des évènements.

Et donc, sur le plan strictement musical, on appréciera sans bouder notre plaisir un morceau comme « Always Be Mine », simple, bien chanté, impeccable sur le plan rythmique, habilement ponctué de riffs de cuivres en arrière fond, et surtout débordant de gaieté et d’une bonne humeur qui fait vraiment du bien lorsque l’hiver n’en peut plus de s’éterniser.

On applaudira aussi des deux mains à l’écoute de « Voodoo Calypso », qui comme son nom l’indique rend hommage à un genre qui a précédé le ska et qui en son temps rendit célèbre Lord Creator ou Mighty Sparrow. Là aussi c’est le fun qui l’emporte, et là aussi on a envie d’aller danser presqu’à oilpé sur une plage de Trinidad.

Et puis The Isolites c’est surtout du ska bien envoyé, parce que tant qu’à faire autant que ça remue, ce qui est clairement le cas avec l’instrumental « Skittle Ska » ou avec ‘There Is No Place » qui file out droit sans se prendre la tête et qui donne à l’auditeur les bonnes vibrations qu’il était venu chercher.

The Isolites a probablement une certaine marge de progression devant lui, et avec un peu de travail et une production plus franche, plus nette, plus pro, aucun doute qu’il pourra demain marcher dans le sillage de Stranger & Patsy. C’est tout le mal qu’on leur souhaite…

Vince

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