Rude Boy Train

The Oldtones – Too Late Lady – Mele Records

UN PEU D’HISTOIRE : C’est en 2006 que se forme THE OLDTONES à Osaka, Japon. L’un de ses particularités, à l’instar des copines d’Oreskaband, c’est d’être composé de filles (et de deux garçons quand même), ce qui est suffisamment rare dans la scène ska pour être signalé. Le nom du groupe est d’ailleurs à n’en pas douter un clin d’oeil a un groupe anglais des 80’s presque entièrement féminin lui aussi que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître: The Deltones.

En 2007, le combo sort un split 45 tours avec Moody Rudy, et participe en 2009 à la compilation « Driving Ska » entièrement composée de groupes nippons.

The Oldtones a déjà eu l’occasion de partager la scène avec la plupart des gloires locales trop souvent absentes des scènes du vieux continent : The Rollings, Doberman, The Autocratics, Skaff-Links, Fatness ou Tijuana Brooks…

C’est le 18 avril 2013 que Mele Records publie « Too Late Lady », le premier album de The Oldtones. Le groupe est actuellement composé de neuf membres : Rumi au chant, Jangler à la guitare, Ryo à la basse, Yuppy aux claviers, Sawa à la batterie, Choro à la trompette, Momo au sax ténor, Risa au sax alto et KM au trombone.

LE DISQUE : Voilà, moi le ska que j’aime, c’est celui-là. Il y a presque 25 ans, j’ai découvert The Busters et boum, je ne m’en suis jamais remis. Des cuivres, des cuivres, encore des cuivres, de l’énergie à revendre, de la sueur sous les bras, de la vitesse, de la patate et du style. Du ska revival en somme. C’est pile le créneau qu’a choisi The Oldtones, le groupe japonais que je viens juste de découvrir et que j’aime déjà à la folie. Ceux qui comme moi ont apprécié les compiles « Ska Ska Skandal » éditées par Pork Pie Records peuvent y aller les yeux fermés : ça sent bon The Frits, No Sports, Bleichreiz, et autres Skaos, et si on doit comparer ça à du son japonais, c’est assurément du côté des Rollings qu’on va lorgner.

Évidemment, si votre créneau à vous c’est le rocksteady chaloupé et rien d’autre, vous pouvez direct vous barrer en courant, parce que ça va vous déclencher une descente d’organes. Déjà que la pochette est cool, alors si en plus dedans c’est autant l’fun  ça va swinguer dans les chaumières.

Bon ok, c’est un premier album, donc pas totalement exempt de petits défauts, comme un certain systématisme dans la rythmique two tone recouverte de cuivres rutilants, ou un break pas très bien amené sur « Tocamos Ska », mais franchement, on ne va pas bouder notre plaisir à l’écoute de la belle brochette de purs hits que constitue cet album.

Dès l’entame, « Omyujima » la joue ska avec des relents de new-wave Bontempi, et ça c’est frais, c’est dansant, c’est pêchu et c’est parfait pour entrer dans l’univers souriant d’un groupe de filles bien parties pour faire la teuf jusqu’au bout de la nuit. « Young Boy » est une pure merveille de ska revival, superbement chantée, avec une section cuivre atomique, que dis-je atomique, cataclysmique, un solo de sax, puis de trombone, puis de re-sax, puis de trompette à la cool, des notes de clavier discrètes par derrière pour rendre tout ça plus gouleyant, et un sens de la mélodie qui fait mouche comme ça direct, droit dans la gueule, parce que les Oldtones ont beau être des minettes, elles ont la puissance de feu d’une bande de crânes rasés à bretelles.

« Ghost Town » arrache tout sur son passage, « Twist & Shout » ramène encore un peu de fun dans un album déjà chargé jusqu’à la gueule d’une bonne humeur débordante, on devra pousser les meubles pour écouter Pomenanians », un pur instru à la Busters première période, et « Boring Date » ramène un tout petit peu de calme dans cette mer complètement démontée.

Ça se termine par « Monopolistic », un morceau qui aurait pu sortir d’un disque de Smoke Like A Fish et qui résume en un peu moins de quatre minutes tout le talent de The Oldtones : Vélocité, parfait dosage entre couplets et refrain, chant omniprésent, batterie métronomique et armada de cuivres à réveiller les morts. Ce titre confine au chef d’oeuvre, et ce groupe frappe fort, très fort, pour un premier album qui prouve qu’en 2013 au Pays du Soleil Levant, Nargo, Gamou, Masahiko et leurs potes en costumes ont trouvé de la concurrence. Et quelle concurrence !

Vince

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