The Lions – This Generation – Stones Throw Records
UN PEU D’HISTOIRE : Los Angeles: Hollywood, The Aggrolites, les Lakers, James Ellroy, Pamela Anderson et tutti quanti… Y a pas à dire, la Cité des Anges fait rêver. Elle fait encore plus rêver lorsque l’on comprend que c’est là-bas, au bord du Pacifique que se trouve l’un des meilleurs groupes de reggae actuels : THE LIONS. L’histoire commence en 2007 quand une joyeuse bande de musiciens du coin décident de faire du reggae tous ensemble. Il y a d’abord quatre chanteurs : Alex Desert et Deston Berry d’Hepcat d’un côté, et Malik Moore de The Bullets (et Ocean 11) et Black Shakespeare (cousin de Robbie) de l’autre. Les gaillards qui ont de bonnes fréquentations s’entourent de musiciens du coin qu’on a pu croiser à côté de Macy Gray, de Beck ou de Derrick Morgan, ou au sein de Jump With Joey, The Expanders ou Breakestra.
En 2007, le groupe publie très vite son premier album, « Jungle Struttin' », sur Ubiquity Records, sur lequel les chanteurs sont d’ailleurs crédité en tant que featuring, et non en tant que membres permanents. Il donne des tas de concerts dans l’ouest des USA, partage la scène avec Toots and The Maytals ou Lee Scratch Perry, et sert de backing-band à The Heptones.
Il faudra attendre cinq ans pour que The Lions retourne en studio pour donner une suite à « Jungle Struttin' ». Le deuxième album, « This Generation », sort sur Stone Throw Records en février 2013, et les quatre chanteurs (accompagnés de Leroy Sibbles sur un morceau) apparaissent cette fois comme membres du groupe à part entière. Un vrai all-star band made in USA…
L’ALBUM : Encore un bon disque de reggae ! La semaine dernière, j’avais dis beaucoup de bien du premier opus de The Soul Sonics. Et bien ça continue dans la très très haute qualité.
Car entre « Jungle Struttin’ » en 2007 et « This Generation » cette année, le groupe a monté le niveau d’un cran, voire même de deux ou trois.
La pochette est impeccable, à l’image du contenu, à la fois classe et sportswear, et en douze titres, les Lions montrent ce qu’est le bon, le très bon reggae d’aujourd’hui. Je ne vais pas vous passer tous les titres en revue, mais pour résumer, je dirais simplement que rien, absolument rien n’est à jeter, même si les plans un peu plus ragga qu’on retrouve vers la fin du disque sont à mes yeux, un chouïa moins convaincants que tout ce qui les a précédé.
The Lions, c’est d’abord Malik Moore, énormissime chanteur, qui fait une démonstration de classe internationale dès le début du disque avec « Bird On A Wire », bien belle manière d’entrer dans l’univers du groupe de L.A.
On a droit un peu plus loin à trois purs hits en enfilade, en position 4-5-6: « Revelations », magnifique reggae song rapide et chargée d’énergie communicative, avec un Black Shakespeare des grands jours et des backing vocals de tout premier ordre, suivie par l’instrumental « New Girl », chef d’oeuvre absolu de calme et de finesse dont on se souviendra encore dans vingt ans, et enfin « Pieces Of A Man » et son extraordinaire refrain, avec le grand, le très grand Alex Desert au chant et son pote Deston Berry en seconde voix, qui me font un fois de plus regretter de ne jamais avoir croisé la route d’Hepcat en live.
Un peu plus loin, le même Alex Desert fait des ravages sur « Be Easy », avec des riffs de cuivres discrets et une rythmique absolument parfaite, et en sus, comme si ça ne suffisait pas, des mélodies envoutantes comme un dîner en tête à tête avec Mélissa Theuriau. Et Malik Moore, encore lui, d’enfoncer le clou avec style sur « Padre Ichiro » et son timbre légèrement fêlé, et toujours cette subtile complémentarité entre voix lead et chant secondaire, le tout servi par une guitare incisive et précise, pour ce qui restera comme l’un des grands moments d’un album subtil et généreux qui d’un bout à l’autre ne cesse de tutoyer les sommets. Moi je dis juste une chose: « Chapeau bas les Lions ».
Vince