Aggressors B.C.-ST-E.P.Black North Records/Black Butcher Records

UN PEU D’HISTOIRE : Les Agressors B.C. nous viennent, comme son nom aurait pu nous l’indiquer si on avait été plus malin, de Belfast City. La bande commence à œuvrer dès 2008 mais n’enregistre ses premiers titres sous forme de démo, « Boss Sounds From The Titanic Town » qu’en 2010. Si ils citent volontiers comme principales influences la plupart des groupes roots des années 60’s à aujourd’hui ainsi que les cadors du Two-tone, on pourra aussi y ajouter les Pietasters, Buster Shuffle ou encore un Rancid version Ska. La review parue ici même de « The Tone Of The Time », sorti lors de l’été 2013, avait conclut à un premier effort pas dénué d’intérêt, loin de là, mais avec assez de potentiel manifeste pour qu’on reste un peu sur notre faim… Voyons donc ce que donne Aggressors B.C. deux ans plus tard avec ce nouvel E.P.

LE DISQUE : Elle commence bien cette galette des Aggressors B.C. ! Y’a pas grand-chose a jeter  sur ces quatre titres tout nouveaux tout beaux . « The Hallways » est un exemple de ce qu’on peut faire de mieux quand on joue du ska sans cuivre, mais avec des idées : claviers en avant et arrangements de voix travaillés et nous voilà face un titre diablement bien balancé, swing et dansant.

Sur  « Crossroads », les Irlandais font dans le boss reggae, faisant preuve d’une sacré aisance dans le style alors qu’on vire dans du bon reggae bien sombre, à « l’anglaise »,  guitares bien rock, mélodica et rythmique légèrement dubbé à la Dead 60’s sur « One Boss Story », ou les voix de Marty et de la belle Patreece, au charme tout britannique,  nous régalent.

Et puis il y a ce génial « Time To Go »,  sorte de two-tone en apesanteur : la  compo est désarmante de simplicité, mais le refrain, killer , les harmonies vocales carrément bien  foutues  et le solo de guitare bien gaulé en font un de mes titres préférés de l’année.

Le reste du skeud , issu des premières sessions d’enregistrement du groupe, aux influences plus ska-punk, souffrent un peu de la comparaison. Le son est souvent sec comme un coup de trique et les voix se font moins travaillées, mais l’énergie de « Chancers », le charme de « Clothes On My Back » proche des premiers titres des Pietasters  jusqu’aux intonations de voix à la Steve Jackson ou encore « Lost In The Roots », qui, après une intro fusion un peu branque, dépote un two-tone bien speed plutôt plaisant, font quand même bien la blague. Ils ont en tous cas le mérite de prouver la belle évolution de la bande de Belfast.

Avec cet EP, Aggressors B.C. confirme largement les espoirs entrevus sur « The Tone Of The Times ». Capables de jouer dans tous les registres, du reggae au ska-punk en passant par l’early ou le two-tone, avec un bonne dose de classe. A coté de ce constat, l’évidente marge de progression au niveau des mixs et de la prod nous laisse entrevoir de sacrées  belles promesses pour le futur. On attendra un prochain album avec impatience…

Bronsky.