Alpheus – Good Prevails – Liquidator Music
UN PEU D’HISTOIRE: ALPHEUS est un un chanteur anglais né à Londres de parents jamaïcains. Fan de Sam Cooke, le gars s’oriente rapidement vers la scène reggae, rocksteady, ska, et il écume les sound-systems de Londres. En 1997, il part vivre à Miami où il commence sa carrière américaine, et c’est là qu’il rencontre Tony Brevett (The Melodians) qui le présente à la légende Coxsone Dodd qui lui propose d’enregistrer et de produire son premier opus à Studio One, ce qui évidemment ne se refuse pas. Le disque, « Quality Time », sort en 1999. Il sera suivi en 2007 par « Everything For A Reason », et par « From Creation » en 2011 (produit par l’Espagnol Roberto Sanchez pour son label A-Lone), période heureusement entrecoupée par la sortie de plusieurs 45 tours.
C’est le 28 avril 2014 que sort le quatrième album d’Alpheus, « Good Prevails », toujours en Espagne mais cette fois sur le très prolifique label Liquidator Music (et toujours produit par Roberto Sanchez). L’artwork est signé Pedro Payatos, un illustrateur de Grenade déjà auteur de la pochette du disque des américains de Caz & The Day Laborers.
LE DISQUE: Ok j’avoue, y a trois mois je ne connaissais pas Alpheus. C’est bon, d’accord, je vais aller me flageller, mais mieux vaut tard que jamais, et c’est avec un plaisir assez peu dissimulé que je vous parle aujourd’hui de cet artiste pour le moins talentueux, qui plus est édité par le meilleur label du monde.
Ce qu’on aime d’abord sur ce nouvel album d’Alpheus, c’est son backing-band, pas vraiment manchot, constitué des fines gâchettes du Lone Ark Riddim Force Band, le groupe de studio de Roberto Sanchez qui fait aussi office de producteur.
Ce qu’on aime ensuite, c’est cette très belle enfilade de chansons rocksteady, reggae ou ska, et le fait que le gars Alpheus n’a pas vraiment choisi son style de prédilection et que visiblement, il se plait à toucher un peu à tout. Et on peut prendre le disque par n’importe quel bout, ça ne change pas grand chose: Y a de la qualité partout !
Au rayon rocksteady de crooner, mention spéciale à « The Right One », magnifique morceau avec ce qu’il faut de choeurs, une maîtrise totale de musiciens avec un gros feeling, et évidemment l’imparable organe d’Alpheus que pas mal doivent lui envier (je parle de sa voix évidemment). Belle impression aussi sur « Secret Rendez-Vous », en français dans le texte, toujours dans la même veine soul jamaïcaine de lover, avec un petit côté jazzy/nocturne de bien belle facture.
Sur « Show Some Love », le gars y va de son early-reggae un peu à la Maytals, avec un beau phrasé, un excellent sens du rythme, et nous balance un peu moins de trois minutes des pur bonheur. Et « Pass The Test » de faire plus que bien la blague, avec un indéniable cachet caribéen, qui nous rappelle que si Alpheus est né dans la brume anglaise, le sang qui coule dans ses veines vient bien de Jamaïque.
On trouvera bien ici ou là une ou deux minuscules faiblesses (« Reach For The Top », pas forcément ma préférée), mais force est de constater que ce « Good Prevails » est chargé jusqu’à la gueule de bien belles bombinettes, du ska de « Stand Up » à l’entêtant refrain, au ska de « Look In The Mirror », en passant par le reggae de « Open Your Eyes », très chaleureux, presque roots, en passant par les instrus qui ferment la marche, « The Shadow » et « Soul Food » (qui reprend le riddim de « Our Strength ») qui tous deux sont gorgés d’un bien délicieux mélodica.
Très belle impression laissée par ce quatrième album d’Alpheus, un artiste qui dans le genre représente à coup sûr une alternative plus que crédible à Ken Boothe, Derrick Harriott et autres Derrick Morgan qui ont parfois tendance à se reposer un peu sur leurs lauriers (mais on les aime bien quand même).
Vince