Rude Boy Train

BAD OPERATION – BAD OPERATION – Community Records/Bad Time records

UN PEU D’HISTOIRE : New Orleans, c’est un des terreaux les plus fertiles de la musique des Etats Unis. Pourtant il est bien difficile de vous sortir le blaze d’un groupe marquant de la scène ska ou reggae issu de là-bas. Pas impossible qu’à partir de maintenant, Bad Operation corrige la donne.

Formé tout juste l’année dernière par quelques lascards issus de combos punk ou ska-punk restés obscurs, le groupe enregistre dès l’été un premier album d’un ska/reggae revendiqué « New Tone », au croisement des genres. Et la bêbête, sortie en ce mois de décembre, conjointement par les labels Community Records et Bad Time Records a un paquet d’argument à faire valoir…

LE DISQUE : Alors, ça consiste en quoi ce « New Tone » annoncé par Bad Operation sur son album du même nom ? Présenté par le label Bad Time Records comme un cocktail mélangeant The Specials à Operation Ivy, et lancé par deux singles bien sentis, on avait l’eau à la bouche…

Et on n’est pas déçus par « Perilous » qui ouvre le skeud et qui semble tenir cette promesse… Alternant reggae, façon côte ouest, et two-tone aux guitares musclées, chorus de cuivre efficace en bonus,  le titre balance déjà du lourd. « Bagel Rocks » prolonge le plaisir : le skank d’Hammond en avant, p’tit break de guitare juste comme il faut, relevé d’une ligne de trombone nickel, le titre profite d’une partie choeurs du genre à te rester dans le boulard pour la journée entière.

Avec son intro très Op Ivy justement, « Brain » appuie encore un peu plus sur la pédale, façon third wave, limite ska-punk, avec encore ici un régal de refrain « sing along » comme j’adore.

Mais le combo de New Orleans ne passe pas son temps pied au plancher et nous offre une poignée de reggaes aux ambiances très travaillées. « Little Man » est assez West Coast dans sa construction, même si l’ambiance du couplet pourrait les rapprocher des excellents Megative. « Siren’s call » avec son intro « Ghost Town » et l’utilisation d’un riddim inspiré du « Promised Land » d’Aswad, n’atteint pas totalement son but, un poil ramollo, même s’il est pas si mal foutu.

On lui préfèrera largement « Baby In Arms », très moderne, à la rythmique lancinante, encore une fois pas si loin des Megative, sur lequel Dominic Minix, le chanteur, nous sort un fameux numéro, genre les Smiths en Jamaïque, une pépite.

Les gars sont aussi capables de te pondre un instru du genre de « Kinda Together », au squelette ska trad allié à des breaks rythmiques puissants et à une énergie punk explosive.

La perle du skeud reste pour moi le morceau titre « Bad Operation », une tuerie de two-tone mélancolique, aux guitares musclées et au couplet/refrain imparable… Un titre limpide, pas si éloigné, avec ses cuivres bien gaulés, d’un très bon 8°6 Crew que tu peux te réécouter 20 fois sans t’en lasser, c’est du top !

Comme un hommage, l’album se conclut par un titre bien punk, « Fish Out Of Water », en mode The Clash cuivré, carrément teigneux avec ses grosses grattes et son refrain terrible.

Bad Operation devient avec cet album court mais intense, la nouvelle sensation two-tone du moment… Toutes les promesses, celle d’un cocktail mêlant influences ska, reggae, punk et pop sont tenues, l’incarnation parfaite de l’expression « du neuf avec du vieux » et moi, ça, j’achète !

Bronsky

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