BIG BOSS SOUND-THE LOAFER RIDES AGAIN-LIQUIDATOR MUSIC

UN PEU D’HISTOIRE : On avait découvert grâce à Toni Face du label Liquidator la formation Big Boss Sound à l’occasion de la sortie de son premier opus  « Return Of The Loafer ».

On avait découvert aussi pour le coup que se cachait derrière ce groupe Nasser Bouzida, ancien batteur des Loafers maintenant multi-instrumentiste qui officia pendant près de vingt ans dans les formations Big Boss Man, un quatuor à la funk groovy et psyché dans lequel il assurait tous les instruments à l’exception des vents, des guitares et basses, puis dans The Bongolian, une autre formation tout aussi funky, où il semblait carrément gérer la quasi-totalité des instruments, à l’exception des cuivres…

On pourra aussi le retrouver aux crédits percus de plans assez aussi cools du genre Pama International, Phoenix All Stars ou même sur les albums de Prince Fatty.

Après ce « Return Of The Loafer » assez réussi, signant  le  retour d’un musicien accompli vers ses premiers amours Jamaïcaines, le revoilà avec « The Loafer Rides Again », encore et toujours chez Liquidator.

LE DISQUE : On ne saura trop vous conseiller de ne pas trop vous arrêter à la pochette de ce « The Loafer Rides Again », clairement pas des plus formidables avec son côté home-made un peu cheap, ni sur la première écoute du disque qui semble un peu tourner dans cette philosophie « do it yourself », avec parfois des arrangements qu’on va qualifier de particuliers, en tous cas moins léchés que ceux de « Return Of The Loafer » qu’on avait beaucoup aimé.

Le premier morceau de l’album par exemple, qui donne son titre à l’album, gavé de tics funky un peu trop mis en avant peut paraitre vraiment répétitif, malgré une bonne ligne de cuivre et quelques chouettes solos. Les percus de « Live Long And Prosper », dont le curseur semble trop poussé vers le haut, viennent quelque peu gâcher une compo plutôt solide avec de chouettes cuivres, pendant que le boss reggae « Dance King Henry » balance un skank de clavier un peu trop monotone pour nous séduire vraiment.

Mais si l’on trouvera quelquechose à redire sur la quasi intégralité des titres, avec notamment une production plus marqué psyché que sur le premier album, assez proche finalement du son de ses œuvres avec The Bongolian, on ne pourra aussi que constater que l’ensemble se tient plutôt bien, comme ce reggae nommé « Judge Buzzind » dont le chant parlé, aux faux airs de Prince Buster est plutôt cool ou ce ska « Pussy Galore » au chorus de cuivre bien original.

Et puis il y a quand même une belle poignée titres ou la recette matche bien mieux : c’est le cas par exemple de « Trushbeards Dream », avec sa virgule de sax en forme de clin d’œil et sa flûte traversière vraiment cool. « Mr Woo Ska » est lui aussi tip top, avec de vrais beaux arrangements de cuivres, avec un chorus original bien dosé et des solos réellement bien tournés.

« Do The Reggae » se range aussi du côté des belles réussites, avec un Hammond vraiment bien inspiré sur une ligne rythmique bien balancée bien agrémenté d’un refrain de chœurs superbe, tout comme « Bottoms Up » western reggae beaucoup mieux équilibré, avec encore ces claviers obsédants qui font la marque de fabrique de Mister Bouzida.

Demi déception, semi réussite, vous appellerez ça comme vous voudrez, en tous cas ce « The Loafer Rides Again » peine malheureusement à se hisser au niveau de son excellent prédecesseur… L’ensemble reste éminemment sympathique et ses compos majoritairement boss reggae, devraient séduire les amateurs du genre.

Bronsky