BUSTER SHUFFLE – I’ll take what I want – Burning Heart Records
UN PEU D’HISTOIRE: Et de quatre pour BUSTER SHUFFLE. Le groupe de Londres, quatuor puis quintet puis sextet puis quintet puis quatuor, existe depuis moins de dis ans, mais il n’a pas chômé. Et People Like You ayant depuis le disque précédent (« Naked » en 2014) un peu disparu de la circulation (mais le label est toujours actif), la bande à Jet a trouvé refuge dans la résurection de Burning Heart Records, le label suédois qui avait sorti il y a longtemps Liberator, Chickenpox, The Cigarres et connu le succès avec The Hives.
Côté line-up, pas mal de changements ces derniers mois avec le départ de Carrie, la choriste, et de Tim, la bassiste qui était de l’aventure depuis le début.
LE DISQUE: Pour du Buster Shuffle, c’est du Buster Shuffle. Du vrai, du pur, du frais, du dur. Du piano bashing cockney ska comme ils disent. Douze titres, secs comme des coups de trique, dont un seul réussit l’exploit d’atteindre le trois minutes. C’est chargé d’énergie jusqu’à la gueule, et là où avant le contretemps semblait parfois laisser la place à un tempo plus proche de Jerry Lee Lewis que des Specials, on se rend compte qu’on est bien de retour ici en terrain connu avec un beat taillé pour le skank.
Le disque commence en fanfare avec « I don’t trust a word you say » à réveiller les morts tellement ça sautille, avant de partir vers du ska de saloon que n’aurait justement pas renié l’interprète de « Great Balls Of Fire » dont je parlais à l’instant. Ce son-là, c’est celui de Buster Shuffle., celui qu’il s’est trouvé, pour lui, pour personne d’autre, qu’il est le seul à jouer en 2017, un pied à Londres, l’autre sur la route 66. Et moi j’adore ça.
La brièveté des chansons confère au disque une redoutable efficacité avec ici ou là des relents de punk-rock de braillards qui postillonnent comme en 77 (« Pretty Boy ») même si le combo prend toujours soin de ne pas tomber dans la pignolade à la Plastic Bertrand.
Il y a toujours aussi ce côté très pop, très madnessien, et « See you next week » devrait encore une fois ravir les fans de la bande à Suggs, tant il apparaît comme une évidence que Buster Shuffle est le digne héritier des sept de Camden Town.
La chanson-titre, très mid-tempo, est une pure réussite so british, on sent une influence très montypontienne sur « Your Mommy is so hot for me », et « Take them all » semblerait presque échappée du générique d’une série produite par la BBC.
On pourra seulement reprocher à Buster Shuffle de tracer sa route sur un sentier parfaitement balisé et de rester proche du risque zéro sur cet album sans fausse note qui apporte une pierre de plus à son édifice, à défaut d’en faire bouger les fondations.
Vince