Rude Boy Train

BUSTER SHUFFLE – Naked – People Like You

UN PEU D’HISTOIRE: On n’a plus vraiment besoin de présenter BUSTER SHUFFLE, assurément l’un des meilleurs groupes british actuels. Le combo créé en 2008 qui prétend faire du « piano bashing cockney ska » est aujourd’hui composé de six musiciens, toujours emmenés par l’inénarrable Jethro Baker que certains confondent d’ailleurs avec « Buster Shufle », qui est bien le nom du groupe.

Un premier album, « Our Night Out » était autoproduit en 2009, puis réédité en 2011 par People Like You, le label sur lequel le combo récidive en 2012 avec « Do Nothing ». Buster Shuffle donne des tas de concerts un peu partout en Europe, se crée une grosse réputation, et pour le troisième opus, « Naked », sorti à la rentrée 2014, il ne change pas de crèmerie et continue à faire confiance aux Teutons de People Like You qui aiment la musique qui bute et dont Buster Shuffle est l’une des signatures les plus « calmes ».

LE DISQUE : Voici  venu le temps du troisième opus pour les excellents Britons de Buster Shuffle qui se sont déjà pas mal fait remarquer depuis la  distribution internationale de leur premier disque il y a trois ans avec juste ce qu’il fallait de clips bien chiadés pour emballer le rude-boy.

Et avec ce nouvel album, le sextet ne se repose pas sur ces lauriers. D’abord ce qu’on se demande à la première écoute de « Naked », c’est « mais où est donc passé le ska ? ». Car en effet, si le combo nous avait pas mal habitués au son two tone d’inspiration très très britannique, force est de constater qu’ici il l’a un peu mis en veilleuse, et que le mélange « piano bashing cockney ska » a pris un virage sacrément pop. On se demande même si on ne va pas être déçu.

Sauf qu’après la première écoute vient la deuxième, puis la troisième, puis la quatrième, puis la cinquième, et que là, tout s’éclaircit. C’est vrai sur « Naked », les titres 100% pur ska ne sont pas légion. Il y en a quoi, trois, quatre ? Mais des bien branlés. Y a qu’à voir quand arrive « Devon », on est au bord du chef d’oeuvre. C’est speed, voire très speed, y a trois tonnes et demi de clavier, le contretemps est métronomique, le refrain presque punk et le phrasé de Jethro absolument imparable. Propre, net, sas bavure. « It’s OK Because The Kids Are Fashionable » et « Girls » continue un peu dans le même trip, en plus pop, l’une mélancolique, l’autre joyeuse, et avec ce son de piano omniprésent, on ne peut s’empêcher de penser à la fine équipe de Madness et à ce bon vieux Mark Barson.

Et c’est pas un scoop. Le groupe de Camden Town est certainement LA principale influence de Buster Shuffle. C’est simple, si t’écoute ça à Mexico, à Casablanca, à Tokyo ou à Auckland, peut-importe, t’est obligé de penser à Londres tellement ça sonne british.

Et quand tu chopes un morceau du niveau de « South » qui ouvre la galette avec style, totalement madnessienne, tu ne peux que constater que Buster Shuffle, même pas trop ska, c’est toujours assez près du top. Et puis « New Money », et puis l’excellence de « I Wrote This Song… » au refrain tellement catchy, et puis Put Up » qui retrouve le sens du skank, et puis et puis et puis et puis…

Avec « Naked », Buster Shuffle est de retour en grande forme avec treize morceaux qu’on recommandera volontiers à ceux qui Madness et The Specials, mais aussi The Smiths, Echo & The Bunnymen, Ian Dury and The Blockheads, The Stone Roses ou même des trucs un peu plus récents style Supergrass. Anglais un jour, Anglais toujours.

Vince

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