CAZ GARDINER & THE BADASONICS – REGGAE WORKERS OF THE WORLD – BADASONIC RECORDS
UN PEU D’HISTOIRE : BADASONIC RECORDS, c’est le tout nouveau label belge installé entre Charleroi et Bruxelles, avec derrière Nico Leonard (Caroloregians, Moon Invaders, Reggae Workers of The World…) accompagné de son pote Brieuc Labiouse.
Même pas un an d’existence, et voilà Badasonic Records qui publie son premier 45 tours avec dessus la grande CAZ GARDINER, accompagnée pour l’occase par THE BADASONICS, le combo dans le lequel on retrouve Nico Leonard (forcément), et une bonne partie des Moon Invaders/Caroloregians.
Quant à la seconde référence, elle est à peu près du même niveau, puisque’il s’agit du nouveau 45 tours de REGGAE WORKERS OF THE WORLD, l’irrésistible trio de Jesse Wagner (Aggrolites), Vic Ruggiero (Slackers) et Nico Leonard. On n’a pas pu s’empêcher de vous en parler…
LES DISQUES : Caz Gardiner vous devez commencer à la connaître. C’est l’ancienne chanteuse des Checkered Cabs qu’on avait retrouvée à Washington DC il y a quelques années avec The Day Laborers. C’est classe, alors quand on a appris qu’elle s’était acoquinée avec une dream team européenne (belge même), on s’est tous réjoui.
Et pour cause. En deux titres la messe est dite. Caz et ses Badasonics envoient du lourd, mais c’est léger, de la puissance, mais c’est d’une grande finesse. Avec « Never gonna let », on est à mi-chemin entre soul et rocksteady, et ça c’est LA marque de fabrique de la chanteuse de DC. C’est propre, c’est net, c’est super bien bien arrangé et parfaitement produit, et les musicos derrière sont parfaitement en place. On n’en attendait pas moins.
Avec « Tic Tac Toe », on est un peu plus nettement dans le registre rocksteady et c’est une petite merveille qui confirme que Caz Gardiner a l’une des plus belles voix de la scène actuelle. C’est assez magique, on se dit que le potentiel est assez énorme pour un LP, et on espère voir tout ça en live pas trop loin de la maison.
Alors voilà, on pense que vu le niveau de qualité, ça va forcément être moins bien du côté des Reggae Workers of the World. Sauf que non, pas du tout. Ce trio est tout simplement hallucinant. « Every Once In A While », avec l’incomparable voix de Vic Ruggiero, fait dans l’americana comme un vieux Dylan avec un maximum de tord-boyaux dans le gosier, ou comme un blues crasseux de RL Burnside. Et là finalement, on comprend que le groupe porte assez mal son nom puisque c’est pas du tout du reggae. Mais on s’en fout aussi pas mal, tant le flow de Ruggiero, parfaitement soutenu par une rythmique métronomique et une poignée de sons de clavier rétro, emporte la mise.
Et quand c’est Jesse Wagner qui s’empare du micro, on manque défaillir devant tant de beauté. « Jesse James » est un petit chef d’oeuvre de finesse et de simplicité qu’on croirait sorti de l’album de Jukebox 101, avec des choeurs à pleurer tellement c’est beau, et où chaque note, chaque coup de caisse claire, chaque syllabe est à sa place. Et le refrain sans déconner, le refrain ! On a appris qu’un album allait bientôt arriver, on ne peut que se réjouir, car si tout est du même tonneau, ça va être un incontournable de 2018.
Voici donc deux 45 tours impeccables pour un label qui a décidé de frapper un grand coup avec ses premières références. On va suivre ça de près, impatients d’en entendre un peu peu plus, avec ces formations-là, ou avec celle des frères Hardisson ou de David Hillyard. On est en tout cas sûr de pouvoir y aller les yeux fermés, et les oreilles grandes ouvertes.
Vince