Rude Boy Train

DANCING MOOD-SKA EXPLOSION-CHICOPE RECORDS

UN PEU D’HISTOIRE : On connait finalement peu de choses de Dancing Mood, si ce n’est son origine Argentine, la distance faisant qu’on passe facilement à coté de nombre d’excellents groupe de cet acabit. On sait par contre que la formation, initiée par l’incontournable trompettiste Hugo Lobo, qui compte parfois jusqu’à 15 membres, enfile des albums de grande classe à un rythme effréné depuis 2001, composés de reprises piochées un peu dans tous les styles musicaux et agrémentées de quelques belles compos ici ou là …

Un peu les Bluebeaters Sud-Américains en quelque sorte. La classe est la même en tout cas et après la performance d’un double album, «Deluxe» en 2008, c’est carrément un triple album, « Non Stop » vol 1,2 et 3 qu’ils nous pondent en 2011, avec la participation notable de Lynval Golding, qui viendra d’ailleurs parfois les accompagner sur scène… On vous le dit, Dancing Mood, c’est la classe internationale, qui nous sort donc en ce mois de septembre un tout nouveau tout beau «Ska Explosion»…

LE DISQUE : N’y allons pas par quatre chemins, le nouveau skeud de Dancing Mood est une tuerie. J’ai d’ailleurs rarement autant apprécié des instrus que ceux présents sur « Ska Explosion ». Le morceau titre qui ouvre l’album vous éclairera sur mes propos : La prod est nickel et le son résolument moderne. Malgré son schéma des plus classiques avec sa rythmique impeccable et ses cuivres ciselées, l’addition d’un harmonica pêchu (très présent sur tout l’album) vient créer la surprise… un pur solo du bon Hugo à la trompette, une petit de trombone et un bon de sax, et voilà le paquet bien emballé.

« 2031 » qui suit est un exemple typique de la modernité du groupe : ce rocksteady au joli groove d’hammond est gorgé de cuivres et de percus. « Dancing Mood Style » nous en met plein la vue en mode big-band, flûte traversière en avant et cet harmonica bien présent en guise de chant, un des hits de la galette. Le « Making And Blowing Bottles» qui lui succède est à l’avenant, sur un chorus à deux harmonies de cuivres superposées, les solos s’enchainent sans le moindre temps mort, c’est somptueux. «Son Song » est un reggae aux cuivres bien sombres comme peut en pondre Dr Ring Ding, où les vents ont la part belle, contrastant avec « La Fiesta » qui le suit, pur latino ska au rythme bien saccadé.

Coté chant, on a droit a un « The Harder They Come » bien interprété, en mode rocksteady tranquille et surtout à un « Take Her To Jamaica », reprise d’un vieux mento des années 50 réarrangé en ska sautillant qu’on croirait tout droit sorti de la disco d’Hepcat, un bijou. Il y a aussi ce « Heal The World » du bon Mickael, plutôt agréable avec ses chœurs bien arrangés, et puis un « Where Do Broken Hearts » de la bonne Whitney, surement en forme d’hommage reggae, mais bien trop sucrée pour être digeste.

Qu’importe, « The Revenge » bien musclé, le « Do It Easy » tout en swing ou bien « Fighting Hard » , un reggae instru de première bourre, sur un riddim que vous reconnaitrez tous, viendront rapidement vous faire oublier ce léger écart de conduite.

Vous le comprenez, Dancing Mood vient donc nous mettre la bonne petite claque de la rentrée, celle qui fait du bien quand tu montes dans ta caisse pour retourner au taff, un album varié et plaisant de bout en bout.

Bronsky

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