Rude Boy Train

DANNY REBEL & THE KGB – « Blastoff » – Stomp Records

Pour son premier effort discographique en version longue (16 titres), DANNY REBEL & THE KGB n’a pas fait les choses à moitié en choisissant Victor Rice pour s’asseoir au fauteuil de producteur. Rien de tel qu’un « guide » de son niveau qui a largement fait ses preuves pour canaliser la fougue, l’énergie débordante, l’envie de bouffer le monde qui peut habiter un groupe lorsqu’il entre en studio pour laisser une trace, aussi infime soit-elle, dans la longue histoire de la musique.

Jusque-là, Danny Rebel & The KGB avait l’allure d’un groupe sympathique sans plus, avec un chanteur cool parce qu’il porte des dreadlocks comme Tonton David (il est cool Tonton David) et des musiciens avec des polos orange. On avait notamment pu apercevoir une partie de leur talent sur la dernière livraison des compiles « The All-Skanadian Club ». Sauf que d’un coup, avec cet album fleuve, les voilà qui montent d’un cran, avec un son entre reggae (tantôt roots, tantôt early) et ska, et ça et là quelques effluves de rocksteady.

Car ce qui ressort d’une écoute attentive de cet album, c’est un sentiment de douceur, de sérénité et de délicatesse.

« Blastoff », c’est beaucoup de reggae, « Bellyfood », « Earthquake », parfois très roots à l’instar de « Madman » ou de « Out Come The Dead », avec un son stylé et une production ultra soignée du père Rice. Mais c’est aussi quelques imparables saillies ska, comme cette habille « The Game » avec son zeste de cuivres (Mr T Bone reprezent !) et sa voix des plus chaleureuses, ou « Pretentious Girl », son sifflement de clavier à l’ancienne et son contretemps métronomique qui invite à la danse.

Et puis il y a  une poignée de morceaux vraiment originaux, pas tout à fait dans le moule, à la limite de la marge. On pense à « Fire », résolument early reggae, mais arrangé comme du rock’n’roll fifties qui aurait presque pu avoir été enregistré chez Sun Records, ou à la paire « Townhouse 1 et 2 », des instrus très cinématographiques chargés d’ambiance qui servent de ponctuation à un album dense mais indigeste. Mention spéciale à « Control », à mon avis l’un des hits du disque, avec une voix superbement arrangée, et une magnifique complémentarité entre des couplets à la cool et des refrains plein d’énergie.

Danny Rebel & The KGB, c’est un groupe capable de couvrir presque tout le spectre de la musique jamaïcaine (ska, early reggae, reggae roots, rocksteady, dub) avec une constance dans la qualité assez impressionnante, et un sens du cool propice à mettre un peu de chaleur dans les longues soirées d’un été qui tarde décidément à arriver.

Vince

 

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