DAVID HILLYARD & THE ROCKSTEADY 7 – Burrulero – Badasonic Records
UN PEU D’HISTOIRE: Année 2018 assez faste pour DAVID HILLYARD & THE ROCKSTEASY 7 : un excellent album dont on vous a largement parlé il y a quelques mois (« The Giver« ), une tournée européenne, et maintenant un Ep. Entre deux concerts avec The Slackers, le gaillard n’est pas décidé à chômer.
Cette fois, le gars a réuni un formule un peu différente des Rocksteady 7, son groupe à géométrie variable : On a encore plus de Badasonics/Moon Invaders (Nico Leonard, Rolf Langsjoen, Jean Debry…), toujours Mr T. Bone et plus que jamais Larry Mc Donald qui en plus de taper sur ses percus vient pousser la chansonnette. C’est par ici que ça se passe…
LE DISQUE: Quatre titres seulement cette fois-ci pour le Rocksteady 7, mais que du gros niveau, que du solide, que de l’épicerie fine.
David Hillyard & The Rocksteady Seven, c’est toujours assez ska-jazz, et cet Ep ne déroge pas à la règle. « Burrulero Jamaicano » est une tuerie d’instru aux allures rocksteady qui s’étale sur près de six minutes en mode easy listening, mais avec zéro temps mort. Le truc est assez dingo et passe tout seul, comme un panier à trois points du grand LeBron. Et comme si « Burrulero Jamaicano » ne suffisait pas, le groupe nous envoie sa petite soeur, « Burrulero Latino », qui comme son nom l’indique reprend la même base mais l’arrange en petite pépite mi mambo mi cha-cha, avec de la finesse et une orchestration du feu de dieu, des petites percus pile où il faut pile quand il faut, des solos de cuivres aux petits oignons et une ambiance générale entre « OSS 117 Rio ne répons plus » et un film de boules seventies. D’une grande beauté.
Avec « So Long Cedric » qui semble être un hommage au grand Cedric Im Brooks, le groupe nous sert sur un plateau d’argent un reggae-jazz traînant assez atypique, tous cuivres en avant, qui confirme que le Rocksteady Seven a une putain de personnalité et qu’il sait faire autre chose que singer les Skatalites. Le feeling est énorme, et la production est évidemment impeccable.
Mais c’est avec la seule chanson de l’Ep que le groupe atteint les sommets. Et même que c’est une reprise de Lord Creator. Le gars est un pionnier, et avec « King & Queen » il avait publié en 63 sur Randy’s un standard absolu, repris par lui même en 70 en version early reggae sous le nom de « Kingston Town », devenu un hit planétaire près de 30 ans plus tard grâce à la version de UB40. Si ces trois versions sont des classiques intemporels, je vous annonce direct qu’il va falloir rajouter un morceau à la liste. Car avec Larry Mc Donald au chant, le Rocksteady Seven fait des merveilles là où ne l’attendait pas. Sans déconner, je n’avais pas imaginé un instant que le vieux percussionniste new-yorkais pouvait chanter avec une telle classe internationale. Le mec a le niveau des plus grands, de Prince Buster à Alton Ellis, et derrière, le solo de trompette de Rolf Langsjoen est juste prodigieux.
Ca donne envie de chialer tellement c’est beau. On savait que David Hillyard et ses potes étaient des balèzes, on savait qu’avec Nico Leonard dans le coup ça ne pouvait qu’être de la bombe, et on sait tous que Badasonic Records est le label qu’il faut suivre en 2019. Cet Ep est une merveille, tout simplement.
Vince