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DELA & THE AGGROLITES – Opening Night – Stoopid Records

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UN PEU D’HISTOIRE : D’un côté DELA, soit trois membres du combo reggae-rock californien Slightly Stoopid: Daniel Delacruz au sax, Karl Denson à la flute (il est aussi saxophoniste), et même Andy Geib au trombone. De l’autre, THE AGGROLITES, LE groupe de dirty reggae de Los Angeles qu’on ne présente plus.  Aggrolites pas tout à fait. Il s’agit en fait ici  seulement de Jesse Wagner (chanteur-guitariste), Jeff Roffredo (basse) et Roger Rivas (claviers). Il en manque donc deux.

Vous ajouter quelques musiciens additionnels, des featurings de prestige au chant (Angelo Moore…) et voilà une bien belle joint venture qui nous a pondu fin 2017 « Opening Night », un album qu’on n’attendait pas. 

LE DISQUE : Disons-le tout de suite : sortir un album avec de telles pointures et l’affubler d’une pochette aussi moche, c’est quasi criminel. Franchement, Stoopid Records nous avait habitué à mieux.

Mais rassurer-vous, le contenu est, lui, parfaitement recommandable. Vous aviez certainement déjà jeté un oeil à « Atlantic & Smith », le premier extrait clippé (lui aussi très moche) qu’on vous avait fait découvrir il y a quelques semaines. Et c’était classe. Angelo Moore (Fishbone) venait nonchalamment y poser sa voix, sur une rythmique reggae de toute première bourre, avec les sax de Slightly Stoopid, omniprésents, mais jamais dégoulinants.

Le reste de l’album semblait étrange, assez loin des standards qu’on connait habituellement, avec une forte propension à envoyer des titres longs (la plupart font lus de cing minutes), très long, et à parfois se paumer dans des solos interminables aux allures de musique d’ascenseur. « Loose Crews » par exemple, légèrement funkysante, est tout sauf vilaine, mais alors au bout de six minutes, fau reconnaitre qu’on a envie de passer à la piste suivante, à mins d’être un gros fan de Funkadelic, et j’avoue que ça n’est pas spécialement mon cas. « Rejoice » va même un peu plus loin dans le côté pas très digeste, et quand ça part pour neuf minutes avec « Duality », on se demande si on n’a pas oublié quelques ingrédients végétaux pour écouter tout ça bien comme il faut. Franchement, la première moitié du morceau est presque insupportable, alors que la seconde, dans la lignée d’un Aggrolites pur jus, est assez jouissive. Allez comprendre.

Côté jouissance d’ailleurs, on en a aussi pour son argent. « Rocksteady Lullaby » aurait pu se trouver sur un album des Slackers (franchement, les yeux fermés j’aurais dit que c’était l’équipe à Vic Ruggiero), « Who The Bruthas », magnifique ska avec un phrasé quasi ragga, sur un single late 90’s des Stubborn Allstars, et « This Is Goodbye » qui ferme la marche avec la superbe voix de Rebecca Jade dans un créneau un peu plus soul-pop, est assez renversante de finesse.

Grosse impression aussi en début de galette sur « Any Day Night », un bon gros reggae des famille chargé d’ambiance nocturne jusqu’aux oreilles, superbement ponctué de cuivres et de clavier, et sur « Sonrie Amor », 100 % pur Aggrolites style, qui laisse entrevoir en 2018 (c’est annoncé officiellement) un nouvel album de la bande à Jesse Wagner qui risque fort d’envoyer du lourd. On vous dira.

En attendant, on s’écoute avec grand plaisir cet album atypique d’une équipe bien barrée, dans lequel il faut faire un peu de tri pour récupérer la substantifique moelle. Et quand une bonne fois pour toutes on a mis la main dessus, on ne la lâche plus.

Vince

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