Rude Boy Train

DR RING DING – Once A Year – Pork Pie Records

Afficher l'image d'origineUN PEU D’HISTOIRE: On ne présente plus Richard Alexander, aka DR RING DING, incontournable chanteur/tromboniste allemand (et aussi français) originaire de Munster, qui a débuté dans El Bosso und Die Ping-Pongs à la fin des années 80, avant d’embrayer sur Dr Ring Ding & The Senior Allstars, combo teuton qui avait marqué les esprits au mitan des 90’s avec un « Dandimite » assez époustouflant.

Depuis, le gars a joué dans tous les sens, du ska, du rocksteady, du reggae, du ragga dancehall, de la chanson française, de la fusion, avec The Bartenders, avec H-Blockx, avec le Sharp Axe Band, avec le Freedom Street Band (Dr Ring Ding Ska Vaganza), avec Kingston Kitchen, avec Kingston Rudieska et bien entendu avec The Busters chez qui il chante depuis maintenant une paire d’années.

Le gars a donc bourlingué un peu partout dans le monde, joué un peu toutes les musiques qu’il aime, et le voilà qui vient juste de céder à une tradition très américaine: le disque de nöel. C’est donc juste avant les fêtes qu’est sorti « Once A Year » sur Pork Pie records, un album avec des musiciens venus du Sharp Axe Band, des Busters ou du Freedom Street Band.

LE DISQUE : Il fallait donc qu’il y aille le père Ring Ding, enregistrer son album de noël, comme Sinatra, comme Dean Martin, comme Sammy Davis Jr, comme tous ces chanteurs qu’il kiffe depuis des décennies. Car oui, sur « Once A Year », Richie y va franco dans sa veine crooner en anglais, en français, en polonais ou en allemand, mais toujours avec en fond, des orchestrations ska, rocksteady, ou reggae.

Le résultat est assez classique pour qui connait le répertoire du Dr, et tout est bien sûr, parfaitement interprété. Le gars a quand même sorti un sacré paquet d’albums (20 ? 30 ?), et il a l’expérience pour assembler les bons musiciens pour sortir le bon son ici et maintenant.

Ça donne des choses très calmes, comme « Lulajze Jezuniu », un reggae en sourdine, ou « Once A Year », la chanson-titre en mode rocksteady à la cool que Dr Ring Ding aurait pu faire figurer sur « Adorable », l’album qu’il avait enregistré avec la grande Doreen Shaffer il y a presque vingt ans. Evidemment, sa version du « Petit Papa Noël » de notre Tino Rossi national ne fait pas non plus dans le punk-hardcore qui tabasse, avec ses couplets très feutrés et son refrain classiquement ska. Et ça n’est pas non plus, loin de là, le meilleur morceau du disque, car le résultat, s’il est plutôt sympathique, manque vraiment de feeling alors qu’on sent presque Richie mal à l’aise avec la langue de Molière (qu’il maîtrise pourtant parfaitement).

Du rub-a-dub, il y en a forcément, et ici ça s’appelle « Ruba Dub Santa », et si ça n’est pas la veine que je préfère chez Dr Ring Ding, on reconnaîtra sans problème que c’est propre, mais on se dandinera plus volontier à l’écoute de « All I Wanna Do » et son côté un peu swing, un peu jazz, mais toujours sur un beat jamaïcain, et on chaussera les loafers pour danser sur  » I Saw Mommy Kising Santa Claus », un vieux truc anglais de Jimmy Boyd, rendu célèbre notamment grâce à la version des Jackson 5. Ici, c’est un peu rhythm and blues, un peu rock’n’roll, comme si ça avait été enregistré dans un saloon, et mon dieu ça swingue…

On appréciera aussi la version instrumentale totalement ska du classique « Les Anges Dans Nos Campagnes » qui emporte le morceau avec son solo de piano et sa section cuivres qui déménage, ainsi que la non moins instrumentale « Dumpa Ska » d’assez belle facture, et bien sûr, « Twelve Elves », encore un bon cran au-dessus.

Le disque se termine dans le calme avec des titres comme « The Chrismas Song », très crooner, ou « Christmas Again », plus entraînante, mais on vous conseillera surtout d’écouter les duos avec Stephanie K, la chanteuse jazz de Munster  originaire de New York : « I Believe » et « Have Youself A Merry Little Christmas », totalement rocksteady, avec deux superbes voix ici parfaitement utilisées, à tel point qu’on croirait (j’y reviens) entendre Richie avec Doreen Shaffer chanter « I Know » ou « Don’t Give Up », deux incontournables dont les aficionados se souviennent forcément.

« Once A Year » est un disque de noël de circonstance pour ceux qui comme moi aiment le son traditionnel venu de Jamaïque, et plus si affinités. Ça n’est probablement pas l’album qui va définitivement marquer la discographie de Dr Ring Ding, mais il y a ici plus de crêtes que de creux, et un poignée de morceaux absolument recommandables qui à eux-seuls justifient une écoute attentive de cet énième opus.

Vince

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