Rude Boy Train

DUB PISTOLS – The Return Of The Pistoleros – Sunday Best Recordings

UN PEU D’HISTOIRE : C’est au milieu des années 90 du côté de Londres que naît DUB PISTOLS, un pur combo  british qui mélange les sons jamaïcains (reggae, ska, dub…) au rap, à l’électro et à la jungle, comme si Fatboy Slim avait forniqué avec Dawn Penn et avec Jerry Dammers.

Ils sont sapés comme dans Miami Vice, ils ont pondu cinq albums depuis la fin des années 90 et des tas de maxi ou de remixes et sont emmenés par le charismatique Barry Ashworth qui à ses heures perdues est aussi un dj de renom.

En 2007, ils avaient frappé  un grand coup avec la sortie de l’excellent « Speakers and Tweeters » sur lequel ils avaient invité le rappeur Rodney P et surtout Terry Hall (The Specials), qui reprenait « Gangsters » et enregistrait la sublime « Running From the Thoughts », parangon de pure ska song avec un imparable flow hip-hop (Hall participait aussi à deux autres titres).

Le cinquième album, « Worshipping The Dollar », était sorti en 2012, et c’est désormais le sixième opus, « Return Of The Pistoleros », qui vient d’être publié par Sunday Best Recordings.

LE DISQUE : Décidément j’aime cette bande de rude-boys un peu hip-hop, un peu électro. Car oui, Dub Pistols est un groupe atypique dans la scène d’aujourd’hui. Pas si dub que ça d’ailleurs les mecs…

Le disque commence dans la scansion avec « Pistoleros », entre raggamuffin et jungle, un peu Asian Dub Foundation, un peu Capleton, voire même un peu Sonic Boom Six. C’est rapide, les cuivres hurlent, et c’est quand même beaucoup mieux que du Patrick Fiori.

Et si sur « Speakers & Tweeters », le groupe s’était acoquiné avec un certain Terry Hall, c’est ici son (ex) acolyte Neville Staple qui vient pousser la chansonnette (« Real Gangster »), une fois encore façon ragga avec évidemment derrière une rythmique métronomique aux petits oignons. On pense à certains singles de Dr Ring Ding et on imagine la bande sur une scène dans les faubourgs de Kingston, avec derrière, un énorme sound-system qui fait péter les watts.

« Roll and Come In », plus reggae, mais pas classique pour autant, nous met des gros coups de basse dans les esgourdes avec cette fois encore un imparable flow qui fait mouche à chaque écoute, le tout ponctué par un trombone comme ça, discret, qui fait pile poil le job.

Le hit du skeud, c’est bien sûr « Sticky Situation », qu’on vous avait fait découvrir il y a quelques semaines, et moi, c’est pour écouter des morceaux de ce calibre que je reviens continuellement vers les Dub Pistols : originalité des compos, habile enchevêtrement des voix, réappropriation du son jamaïcain parfaitement digéré, richesse de la production… Dub Pistols est un groupe de pros qui joue carré, avec une dégaine de milords et un style qui mine de rien et malgré le name-dropping dont j’use et abuse, ne ressemble à pas grand chose d’autre qu’à du Dub Pistols.

Le reste du disque est à l’avenant, de la superbe « This Anthem » à la magnifiquement cuivrée « Turn Up » qui vaut son pesant de cacahuètes, constant dans la qualité pour peu qu’on enlève ses oeillères et qu’on ne jure pas que par le ska des Skatalites ou le reggae de Burning Spear.

Il y a toujours du génie dans la bande à Barry Ashworth, et ce retour des pistoleros en fait une fois de plus la démonstration.

Vince

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