Rude Boy Train

GIULIANO PALMA – Happy Christmas – Columbia

UN PEU D’HISTOIRE: GIULIANO PALMA, c’est la classe italienne incarnée. Le mec est sapé comme un milord et il s’est fait connaître il y a très longtemps au sein de Casino Royale, ancestral groupe de Milan.

Longtemps accompagné par des Bluebeaters qui ont depuis décidé de voler de leur propres ailes, Giuliano Palma a pourtant continué à sortir des albums solo, parfois pop, parfois soul, parfois ska, parfois un peu tout cela à la fois.

Après « Gran Premio » en 2002, « Old Boy » en 2014 et « Groovin’  » en 2016, le crooner italien s’essaye à l’album de noël avec ce « Happy Christmas » arrivé peu de temps avant l’anniversaire du divin enfant.

LE DISQUE: Le disque de noël est à une tradition purement américaine à laquelle Giuliano Palma vient se frotter. Aux USA, les grands crooners sont tous passés par là, de Sinatra à Dean Martin, de Paul Anka à Sammy Davis Jr, comme la plupart des stars plus ou moins fréquentables (Bob Dylan, James Brown, The Carpenters, Mariah Carey, Johnny Cash, Boys II Men, New Kids On The Block…). Et comme Giuliano est un peu LE crooner transalpin, il était normal qu’il y aille de ses reprises. 

Car oui, comme à l’époque des Bluebeaters, le gars ne chante ici que des reprises. Et sur cet exercice de style, il s’attaque forcément à des standards planétaires. La bal s’ouvre « Jingle Bell Rock » de Bobby Helms, reprise houla, maintes et maintes et maintes et maintes fois, livrée ici dans une version ska de toute beauté, simplissime à souhait, très respectueuse de l’originale, mais en lui donnant un beat jamaïcain tout en réussissant l’exploit de rester dans une ambiance de fin d’année, avec de la neige, des illuminations, et des vieux messieurs dans des costumes rouges.

« White Christmas », à peu près aussi célèbre que la précédente, créée par Bing Crosby pour le film « Holiday Inn » dans les années 40, est ici bien servie par une interprétation ska-jazz tout en douceur, et en enfilade, « Let It Snow » accélère le tempo avec plus de coffre, de puissance, et un côté big-band/swing taillé pour les casinos d’Atlantic City (à la grande époque).

« Santa Claus Is Coming To Town », un peu moins connue dans nos contrées, propose une excellente base à Giuliano Palma et à son équipe qui semblent ici s’éclater comme des petits fous-fous avec pas mal d’énergie et de rapidité, et « All I Want For Christmas Is You », empruntée à Mariah Carey, évite habilement le kitsch. Sur « Happy Xmas », hymne baba-cool de John Lennon, les Italiens ont gardé les choeurs d’enfants, et ils réussissent à en faire un ska qui tient parfaitement la route, comme avec « Jingle Bell », comptine de près de 200 ans d’âge.

Tout cela est très maîtrisé, et Giuliano Palma et ses musicos prouvent qu’avec un matériau décalé et avec pas mal de talent, on peut pondre un album de noël 100% pur ska pas ridicule du tout, et finir en beauté avec « Merry Christmas Everybody », intelligemment reprise à Slade, ce groupe d’ex-skinheads devenus des icônes glam-rock plus chevelus que les mecs de Van Halen en 82. C’est des chansons de noël, mais les Italiens ont quand même réussi à boucler la boucle avec style, et à tirer un trait qui relie le vieux Santa Claus de Laponie aux jeunes rasés à bretelles de Piccadilly.

Merry christmas everybody, on se retrouve en 2018 !

Vince

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