Rude Boy Train

GRAMOPHONE ALLSTARS BIG BAND – Maraca Soul – Bankrobber

UN PEU D’HISTOIRE : Vous vous rappelez surement des Gramophone All Stars Big Band, dont on vous parlait début 2015 à l’occasion de la sortie de leur 4eme album, « Jazzmaica » sorti sur le label Catalan Bankrobber. Ce quatrième album n’en était pas vraiment un, puisque c’est sous le nom de Gramophone AllStars « tout court » et avec une formation plus basique  qu’il officiaient depuis le milieu des années 2000, sortant, à un rythme cadencé, trois albums plutôt sympatoches, « Just Delightin’ » dès 2008 chez Silver Bullets, puis « Simbiosi » et « Levitant A La Deriva » en 2010 et 2011 tout deux chez l’incontournable  Liquidator.

Ils réapparaissent seulement début 2015, après le renfort de leur  formation,  portant leur nombre a  15 membres  dont 9 cuivres, et l’ajout de « Big Band »  à leur patronyme, pour la sortie de ce « Jazzmaica » qui nous avait laissé un peu le cul entre deux chaises, entre des orchestrations de dingues, une prod qui tue et beaucoup d’options musicales déstabilisantes et autres gimmick jazzeux un peu bancals. Les revoilà donc de retour sur le devant de la scène en cette fin d’année, avec ce « Maraca Soul » sous le bras, toujours sorti chez Bankrobber.

LE DISQUE : Pour ceux qui auraient jeté une oreille sur leur dernier opus, vous retrouverez comme nous les Gramophone AllStars exactement tels que vous les aurez laissés. C’est à dire capables du meilleur, comme sur l’extraordinaire reprise de Stevie Wonder « Don’t You Worry Bout The Thing »  à mi chemin parfait entre funk et ska, avec des cuivres d’une finesse rare, aux sonorités forcément très 50’s, mode big-band oblige, avec ses harmonies vocales calibrées et surtout, sans le fameux « truc too much ».

Car c’est le péché mignon des Catalans qu’ils assument a priori complètement à l’écoute de ce second album en formation «  Big Band ». Car encore une fois, sur un titre aussi impeccable que la reprise du « I Don’t Know » des Blues Busters, par ailleurs délicieuse, on a bien du mal a trouver un intérêt à cette intro pompeuse, comme à ce final en forme de reprise du  « Simmer Down »  des Wailers , bien dispensable.

Parfois, c’est tout de même largement cohérent, comme ce break latino sur l’excellent « Treat Me Good » emprunté avec aplomb aux Slackers, les intonations de l’original s’y prêtant avec évidence, mais des fois, ça tombe un poil à coté de la cible, à l’image du calypso  « Jamaica Farewell » d’Harry Bellafonte plutôt agréable, quoiqu’arrangé très ou trop pop, dont le final, bringuebalé entre « Rudies All Around » et  « Day O » nous laisse sur l’impression d’un beau bordel…

Leur version du « Iko, Iko » rendu célèbre dans les années 80 par les Belle Stars,  est un autre exemple : après son  début limite salsa qui se tient, le groupe décide de muscler le tout sur un rythme funky reggae qui lui va comme un gant, mais pourquoi diable se servir en transition du riddim de 54-46 si ce n’est pour placer une référence de plus dans un album qui en est déjà gavé ?

Malgré tout, on finira par se prendre largement au jeu tant certains titres sont au dessus comme  « Hot Cargo » des Skatalites dont les variations latino sur les solos passent comme une lettre à la poste ou bien l’impeccable interprétation jazzy de « Tommy’s Spaceship » de Mr Mc Cook…

Les titres les plus excellents restent ceux où le choix du rythme est ferme et définitif : La furieuse version ska du « Soul Drummer » de Ray Barreto est surpuissante avec ses percus diaboliques, et des solos du feu de dieu et  l’ultra cuivrée reprise de « I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free » de Nina Simone en mode early reggae est un pur moment de bonheur avec ses arrangements de traversière impeccable et son chant nickel.

Encore une fois, Ce Gramophone Allstars Big Band joue sur du velours avec une sélection de titres sans failles, réinterprétés avec une maestria indiscutable. L’orchestration, les arrangements vocaux  et la production sont  vraiment top niveau. Mais encore une fois, on aurait aimer juste un poil plus de simplicité ici ou là, mais que voulez vous, il faut surement ça pour assouvir les envies de 15 zicos définitivement dévoués à la musique Caribéenne.

Bronsky

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