Rude Boy Train

HUGO LOBO – Neigborhood Rules – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE : Hugo Lobo, pour ceux qui l’auraient oublié, c’est l’un des leaders des Dancing Mood, incontournable groupe de la scène Sud-Américaine, Fada des sons des Skatalites et autres vieilleries dans le genre, réputé pour des concerts formidables ou le line-up peut monter parfois jusqu’à 70 membres !

Outre l’activité de son groupe principal, le trompettiste Argentin s’offre quelques parenthèses solo comme en 2014 avec son « Street Feeling », blindé d’excellents featurings ou plus récemment fin 2017 avec un EP sorti chez Liquidator, « Ska Is The Way », accompagné par Caroll Thompsonn sur deux reprises des classiques «Don’t Stay Away » et « Why Did You Leave Me ».

On retrouve d’ailleurs le titre « Ska Is The Way » sur son tout nouvel album « Neigborhood Rules », sur lequel il joue encore une fois le multi-instrumentiste, toujours secondé par une fameuse équipe de featurings de classe mondiale.

LE DISQUE : Quand on le retrouve sur la pochette de ce « Neigborhood Rules » en version survet’/casquette, un bomber trop large par-dessus, on se dit qu’il a pas changé, le Hugo Lobo, en tous cas du côté de la mode. Côté musique non plus, pas de grand chambard en vue, on retrouve les grandes lignes de son premier « Street Feeling ».

Dans le détail, des bons titres ska, arrangés aux petits oignons, comme le « Laba Laba Craven » qui ouvre le skeud, avec sa rythmique qui balance bien et forcément des cuivres qui vont avec… Les solos sont pas dégueux, loin de là, mais on regrettera un petit poil de manque d’originalité qui ne lui évitera pas l’impression du « déjà entendu »

« Who Makes It, Pay It » est beaucoup plus convaincant, avec son swing plus sombre et des cuivres plus originaux. Qui plus est, Hugo Lobo vient y poser un solo bien tranchant, autant que peut l’être la guitare qui assure elle aussi le spectacle. « Ska In The Way », déjà entendu sur l’EP sorti chez Liquidator est lui aussi plus marquant, avec son chouette refrain bien  assuré par le Jamaïcain Publik Report, et encore un joli boulot de la part du duo guitare/trompette.

L’Argentin se fait plaisir avec une belle reprise du « Lumumba » de Rico Rodriguez bien soignée. Au rayon reggae on a aussi le droit avec « Feeling Soul » à un superbe early gorgé de soleil, joliment interprété par la fidèle Caroll Thompson, un titre parfait pour déguster son ti-punch en ces temps de fortes chaleurs

Mais ce coup-ci, les plus belles surprises sont à aller chercher du côté des featurings, et ce même si le bon Lynvall Golding, au chant sur la reprise de « Check It Out » de Bob Andy, peine à atteindre le niveau de l’original malgré une belle orchestration et un travail sur les chœurs plutôt chouette.

On lui préfèrera de loin « The Masterplan » co-écrit et interprété avec Ken Boothe , beaucoup plus séduisant… le rocksteady balance doucement aux rythmes de son clavier parfait, les cuivres sont là juste ce qu’il faut avec un petit chorus léger, et forcément, là-dessus, Mr Rocksteady se régale et nous régale !

Juste derrière, c’est Gaz Mayall pousse la porte avec un « Ina De Graveyard » tout aussi excellent… La saccade de clavier de cet early-reggae est impeccable, et le chanteur des légendaires Trojans vient nous jouer un petit numéro tout en retenue, scandé à la Jamaïcaine, parfaitement délicieux.

Et puis il y a ce « Rest Yourself » qui signe un retour inattendu, du moins ici, celui des chouchous d’Hepcat ! Et comme tout ce qu’ils touchent se transforme en or, la chanson est une petite pépite de ska-swing sur laquelle Hugo Lobo balance un solo tiré à quatre épingles pour un résultat à cinq étoiles.

Avec « Neigborhood Rules », Hugo Lobo vient donc confirmer tous ses talents de compositeur/arrangeur qui sait plus que bien s’entourer. Les dix titres sont tous d’un excellent niveau et figurent pour beaucoup parmi les meilleurs de cette année 2018. On restera malgré tout, selon ses goûts, un tout petit peu sur sa faim en trouvant tout cela encore une fois souvent un poil trop lisse… Pas de quoi gâcher une bonne tranche de plaisir tout de même.

Bronsky

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