JAH ON SLIDE – NEVER KNOCKED OUT – AUTOPROD
UN PEU D’HISTOIRE: JAH ON SLIDE c’est un peu la madeleine de Proust du ska à la Française pour le fan de base que je suis. Fondé en 1998 sur les cendres des Goldfinger, Jah On Slide fait partie de ces groupes qui, en plein boom du Ska Festif, se battent alors pour défendre les couleurs d’un ska plus proche de ses racines.
De « Skannibale Street » en 99, à « Parole de Rude Boy » en 2004 en passant par le très cuivré « Tranquille, Pastaga et Rouflaquettes » de 2000 et le superbe « Danger and Pressure » de 2001, ils ont su produire, au grès des changement de line-up, une musique à leur image, reconnaissable dès les premières notes, tout en s’entourant régulièrement d’invités prestigieux pour des featurings toujours réussis, de Christelle des Western Special sur le « Man In The Ghetto » du premier album à Mr Black des Two Tone Club sur «Je Veux La Même Loi » de « Parole de Rude Boy ».
LE DISQUE: Jah On Slide tient a sa recette qu’ils concoctent depuis maintenant plus de quinze ans, et même si leurs traditionnels détracteurs pourront encore pester contre les voix de Jérome Lanvin et de Fred Lazard, aux caractères bien trempées et sur des accents anglais parfois franchouillards, les amateurs se régaleront de retrouver leur Two-Tone pêchu et leurs titres plus Rocksteady-Revival.
Et comme a chaque sortie de Jah On Slide, il y a sur ce « Never Knocked Out », des titres immédiats, ceux dont on se dit que si la France avait meilleur goût, on pourrait en faire des tubes, comme ce « Hey You Lover » au refrain frais et enlevé déjà entendu sur Rude Boy Train, ce joli Rocksteady « King To Me » ou la voix de « Rudy cat » en Guest fait merveille, ou encore le génial et catchy « Don’t Mess Around », ou un bel effort est fait sur les harmonies vocales au beau milieu desquelles Dr Ring Ding vient poser son flow ragga. Et puis il y a aussi ce typique « JOS Style » sur le tranquille «Oh les Girls », aux accents 60’s, encore une fois rudement bien roulé.
Il y a aussi les titres qui s’apprivoisent à l’image de « This Is The Revolution Sound », très pop, un poil disco, au refrain très « Franz Ferdinand » conclu par un explosif solo de sax : Surement une des plus belles réussites de l’album après quelques écoutes. Quand « Prechi Precha » est un terrible reggae anticlérical sombre à souhaits, avec un texte en français bien chiadé, « Mouloud » se fait plus léger mais non moins engagé, tout enluminé des passages en Arabe de Rachid Casta.
Et puis il y les curiosités comme le drôle et corrosif « 99 » et son refrain Ragga, ou bien ce « Life Is Introspection » a l’intro très rock et a la mélodie quasi surf music. Et si les cuivres se font rares sur cet album, un titre comme « Shinjuku Ska » montre qu’on peu jouer des très bons ska sans eux, ils procurent quelques uns des beaux moments du skeud a l’image de ce « Wake Up Rude Boy », avec sa ligne de cuivre très Teutone, déviée de sa route par l’excellent « Le Donz » et ses variations chant-toast excellentes.
A noter le travail particulièrement réussi de Guillaume « Tiguilup » sur l’artwork qui fait de ce disque un des plus beaux objets Ska des ces derniers mois.
Avec ce « Never Knocked Out », conclu sur le « Everybody Dance The Ska » évoquant non sans une certaine mélancolie cette période foisonnante pour le ska en France que fût la fin du dernier millénaire, Jah On Slide nous revient en forme pour fêter dignement leurs quinze ans d’existence, bien vivants au milieu d’une scène aujourd’hui rajeunie, plus « roots » qu’a l’époque mais aussi malheureusement plus confidentielle, qui voit ainsi resurgir de belle manière un de ses groupes emblématiques.
Bronsky
HISTORY IN SHORT: To the ska fan that I am, Jah on Slide is the French ska’s “Madeleine de Proust”, a reminder of delightful memories. Jah on Slide was founded on the remains of the Goldfinger in 1998, and belongs to those bands who stand up for the colours of a ska keeping close to its roots, as Festal Ska is booming.
From “Skannibale Street” in 1999 to “Parole de Rude Boy” in 2004, including the brassy “Tranquille, Pastaga et Rouflaquettes” in 2000 and the splendid “Danger and Pressure” in 2001, they managed to produce, along with line up changes, a music modeled on their image, unmistakable from the very first notes. They regularly invited prestigious guests for always successful featurings: from Christelle of the Western Special on “Man in the Ghetto” (first album) to Mr Black of the Two Tone Club on “Je Veux la Même Loi” (“Parole de Rude Boy”), including Bucket himself on “The Toasters NYC” (“Parole de Rude Boy”).
THE RECORD: Jah on Slide care for the recipe they have been cooking up for 15 years now, and even if their usual critics will curse Jérôme Lanvin and Fred Lazard’s distinctive voices and their Frenchy accent, their fans will enjoy their punchy 2 Tone and their Rocksteady Revival titles.
And as always when Jah on Slide release a new album, there are immediate convincing titles on this “Never Knocked Out”, which should be hits if France had better musical taste: “Hey You lover” and its fresh and lively chorus familiar on Rude Boy Train, “King To Me”, a pretty Rocksteady with “Rudy Cat”’s marvellous voice, or even the great and catchy “Don’t Mess Around”, with a special effort on vocal harmonies completed by Dr Ring Ding’s ragga flow.
There are also titles to be tamed, like the pop, slightly disco “This is The Revolution Sound”, with its very “Franz Ferdinand” chorus, which ends on an explosive sax solo, probably one of the best hits on the album after a few listenings. While “Prechi Precha is a dreadful and gloomy anticlerical reggae with thorough French lyrics, “Mouloud” sounds lighter, but is just as engaged, illuminated by Rachid Casta’s Arabic parts.
And then come the odd ones, like “99”, funny and caustic, and its Ragga refrain, or “Life is Introspection” with a surf music introduction and a surf music melody. Although there is not much brass on this album, a title like “Shinjuku Ska” shows you can play very good ska without any, and when they are present, they produce some of the best moments in the album like “ Wake Up Rude Boy”and its very German brass line, hijacked by the brilliant “Le Donz” and his excellent spoken singing.
Guillaume “Tiguilup”’s particularly successful artwork is remarkable and makes this album one of the best ska products in the last months.
With “Never Knocked Out”, ending on “Everybody Dance the Ska” referring with melancholy to the plentiful time that the last millennium represented for French ska, Jah on Slide are returning healthy to celebrate their 15th anniversary with dignity, alive and kicking on a stage which is younger, more “roots” than before but also unfortunately more confidential. The beautiful comeback of an emblematic band.
Bronsky