Rude Boy Train

JAMAICAN JAZZ ORCHESTRA – Encounters – Zephyrus Records

Encounters cover art

UN PEU D’HISTOIRE: Le plat pays n’est pas forcément le plus actif en matière de son jamaïcain, même si vers Gand on connaissait The Nice Guys, et que du côté d’Anvers on vous avait parlé de Bottle of Moonshine ou de l’Antwerp Gypsy Ska Orchestra.

C’est donc de la belle ville de Gand que vient le JAMAICAN JAZZ ORCHESTRA. Avec un nom pareil, on imagine des sonorités proches de Jazz Jamaïca, et on est dans le vrai puisque ça mélange reggae, jazz et ska avec pas mal de talent.

Le groupe a commencé sa carrière fin 2011 autour de neuf musiciens (dont quatre cuivres), et au gré des rencontres, c’est maintenant à onze qu’ils évoluent et pour un peu, ça ferait presque un big-band de plus. Un Ep six titres est enregistré fin 2013, et c’est cette année que le presque big-band décide de se lancer dans l’aventure du LP.

Le disque vient de sortir sur Zephyrus Records, un label belge qui avait déjà produit Proyecto Secreto et Bootle Of Moonshine…

LE DISQUE : Il y a un vrai côté Skatalites chez le Jamaican Jazz Orchestra. Et un côté Jazz Jamaica, forcément. Alors si vous n’aimez pas le jazz et que vous ne jurez que par la vitesse, vous risquez d’être désappointés.

Car cet album est cool. « Cool », c’est le mot qui convient. Pas de stress ici: on assiste le cul tranquillement calé dans son fauteuil au défilé de neuf titres qui vont tout doux, ouatés, presque enveloppés dans un drap de velours. On pense aux Espagnols de The Oldians, et on imagine le combo en train de se produire dans un club de jazz en sous-sol de la Cinquième Avenue. C’est du ska-jazz, ou plutôt du jazz-reggae avec ici ou là un peu de ska, mais on est assez loin par exemple du New York Ska Jazz Ensemble, plus rapide, plus chanté (encore que), et plus new yorkais aussi d’une certaine manière.

Le côté easy listening d’ « Encounters » pourra en rebuter pas mal, mais c’est justement ça qui plait à l’écoute d’un groupe qu’on n’imagine pas forcément spectaculaire sur scène. Sur « Ungave », on appréciera le côté funky, et sur la très calme « Ease Up », on admirera le travail de gratte et le sifflement hypnotique du clavier.

« Let The Good Times Roll », c’est le très efficace titre énergique fait pour danser qui me fera mentir, avec un beau phrasé à la jamaïcaine et une section cuivres aux petits oignons. On pourra par contre s’ennuyer un chouïa à l’écoute de « Nyah Vibes », six minutes et demi, avec pas mal de perçus, une belle atmosphère, et peut-être un côté musique d’ambiance un peu trop prononcé, du genre qui risque de te laisser sur le bas côté.

On lui préférera largement « Lions », magnifique morceau chanté avec style et puissance par Sarah, parfaite entrée en matière pour découvrir le Jamaican Jazz Orchestra, un groupe traditionnel aux forts accents reggae, qui maîtrise son sujet sur le bout des doigts même s’il pourra difficilement convenir à tous les publics.

Vince

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