Rude Boy Train

JIM MURPLE MEMORIAL – 4 – Maaula Records

UN PEU D’HISTOIRE : Un dixième album pour le Jim Murple Memorial, C’est un sacré évènement ! Les Frenchies capables de se frotter aux tous meilleurs de la scène mondiale ne sont pas légion, alors, quand le combo de Montreuil, fondé en 1996 annonce du neuf, on dresse l’oreille, forcément.

Depuis « Rythm’n’Blues Jamaïcain », qui définit jusqu’à dans son titre les orientations du groupe, sorti en 1998, le groupe nous balance sans faiblir du pur son caribéen, avec cette recherche permanente de la compo qui tue, de l’adaptation originale et des arrangements vintages qui vous emmènent direct dans les sixties.

Alors forcément, depuis bientôt vingt ans, les aléas, parfois tragiques, on pense au décès de Fabrice Lombardo, formidable contrebassiste, ont bouleversé souvent le line-up, mais sans jamais faire varier d’un iota la qualité de la marchandise proposée. Romain Dallaine, maintenant derrières les fûts assure la survivance de l’esprit Murple, et même le départ de Nanou, la chanteuse emblématique, remplacée sans le moindre hoquet par sa propre fille Célia il y a quelques années, rien ne saurait y faire, les Jim Murple continuent d’album en album de forger une œuvre incroyablement puissante !

Alors, près de trois ans après « Stella Nova », toujours au top ?

LE DISQUE : Avec des groupes du niveau de Jim Murple, on a toujours un petit un brin d’appréhension quand on aborde l’écoute d’un nouvel opus… Parce qu’on a toujours peur de la déception, du truc raté, de l’inspiration disparue.

Mais manquerait plus que ça ! Mieux encore, en nous proposant non pas une, pas deux ni trois, mais quatre chanteuses, et sans augmentation du prix des consommations messieurs-dames, et ben la machine à tube à l’air d’être repartie pour un tour !

Nouvelle venue justement, Ellen Birath, sur ce « Skankin’ The Night » qui reprend tout ce qu’il y a de meilleur dans la Maison Murple, nous balance un reggae délicieusement funky, bien aidée qu’elle est par l’habituelle rythmique acoustique impeccable et des cuivres qui balancent. Avec ses tonalités à la Saphie Wells, la chanteuse des Oldians, semble comme née pour jouer ce titre !

Dans la famille Dallaine, je voudrais la sœur ! Nina vient donc aussi se rallier à l’aventure pour « Where Is The Cat ? », un premier ska. C’est toujours interprété avec la nuance des toutes meilleures chanteuses jazzy, les chœurs masculins en clair-obscur et cette guitare « Murplelienne » en font un classique immédiat.

Le défilé de classe continue avec Marie Herbaut sur « We Are Rythm’n’Blues » qui rappelle que s’y d’autres s’y frottent avec talent, comme les Uppertones de Mr T-Bone, ce boogie façonné à la mode Jamaïcaine est devenue une quasi marque déposée par la bande de Montreuil. Ca roule des épaules, ça scat avec légèreté et ça dépote du cuivre vintage dans tous les sens.

Pour finir ce carré de dames, c’est Celia qui pointe sa frimousse et sa voix si proche de celle de maman, pour « You See », un délicieux early aux arrangement chœurs/cuivres qu’on pourra dire à minima somptueux.

Alors, attention, pas de révolution ici malgré l’arrivée de ces drôles de dames , tous les atouts du Memorial sont là: ses cuivres patinés, cette rythmique millésimée, ces gimmicks de guitare vintage accrocheurs, tout ce qui nous attache à ce groupe et semble toujours sortir du pavillon d’un gramophone.

Et les Murple continuent de nous balancer des gros hits à la pelle, comme cette version reggae du « Funnel Of Love » de Wanda Jackson : Grosse rythmique presque 70’s, cuivres puissants avec des solos qui envoient, petit dub à la fin qui va bien, c’est du lourd! Rayon reggae/rocksteady, il y des trucs un peu plus groovy comme « Highway » qui révèle ses subtilités vocales sur un duo piano/guitare tip-top, ou bien encore la surprenante « Why Do I Complain ? » en mode rub-a-dub planant, tous instrus en reverb, une belle surprise.

« Come What May », fait dans le Jim Murple pur jus, entre Nouvelle-Orléans et Caraïbes, tout comme cette superbe version typique blues Jamaïcain de « Que Sera, Sera ».

Les amateurs de ska en auront pour leur argent avec des trucs bien pêchus et dansant comme « Loverland » avec son piano infernal semblant jouer sous les balles d’un saloon tout droit sorti d’un d’un vieux Lucky Luke, ou « Bamgandi » qui laisse le duo sax-trompette nous dérouler un sacré  numéro. « Come On Home » est parfaite avec ses chœurs masculins ombrageux, et, toujours au top sur les reprises, même si celle de « Perfidia » est des plus classiques, celle du « Do I Cross Your Mind » de Dolly Parton en mode ska 60’s au swing léger vient confirmer tout le talent de ré-arrangeur du groupe.

L’album se termine avec une merveille de reggae façon Wailers, judicieusement nommé « Goodbye », skank de clavier parfait, chœurs voluptueux, et, avec cette guitare rythmique langoureuse, on se croirait en direct de chez Leslie Kong…

Retour gagnant donc, pour le Jim Murple Memorial avec ce « 4 » qui nous offre une grosse grosse dose de plaisir made in Montreuil. Avec ces quatre chanteuses pour le prix d’une, une constance dans la perfection niveau production vintage, et toujours ce don pour nous surprendre par petites touches sur des variations nouvelles, la bande de Romain Dallaine a décidemment tout compris à la musique Jamaïcaine !

Bronsky

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