Rude Boy Train

Ken Boothe – Journey – Mondo Tunes

UN PEU D’HISTOIRE: Né en Jamaïque en 1948, KEN BOOTHE débute sa carrière de chanteur avec Stranger Cole dans le duo « Stranger and Ken ». Il fait du ska (le hit « Artibella » notamment), puis du rocksteady devenu plus à la mode, et se fait appeler « Mr Rocksteady », qui sera aussi le titre de son premier album sorti sur Studio One en 68. Ses influences sont soul (un peu comme Alton Ellis), le gaillard aime Wilson Pickett, Otis Redding,  mais c’est avec les Wailers ou les Soul Vendors qu’il va être amené à travailler.

Ken Boothe quitte Studio One et Coxsone Dodd, et va notamment travailler avec Leslie Kong et avec les Gaylads de B.B Seaton qu’il rejoint pour enregistrer un album en 71, sobrement intitulé « The Great Ken Boothe Meets B.B Seaton and The Gaylads ». Suivront des albums à la pelle, reggae essentiellement, avec parfois des succès, notamment en Angleterre. Dernièrement, Ken Boothe qui se produit régulièrement sur scène, était backé par les New-Yorkais de Crazy Baldhead et on l’a vu aussi au printemps dernier à la soirée Spirit Of 69 organisée près de Bordeaux par les activistes du bon son de Guns Of La Garonne.

Son dernier album en date, « Journey », est sorti en mars dernier sur Mondo Tunes, plusieurs mois après que la chanson-titre ait été dévoilée sur internet.

LE DISQUE: Ok ok ok, le disque est sorti au mois de mars et on est un peu à la bourre. Ok ok ok, mais mieux vaut tard que jamais. Parce que c’est vrai, on n’est jamais mécontent de retrouver des vieux d’la vieille qui ont encore de l’énergie pour sortir de belles galettes malgré l’arthrose et le sonotone. Encore que Ken Boothe, à l’instar de Jimmy Cliff, est quand même beaucoup plus jeune qu’un Skatalite (Lester Sterling quoi), ou que Prince Buster,  puisqu’il n’a que 65 ans.

La comparaison avec Cliff, qui a sorti un excellent album l’année dernière n’est d’ailleurs pas fortuite, les deux gars ayant commencé leur carrière à peu près en même temps, et connu pas mal des succès (certes plus colossaux pour Jimmy Cliff). Sauf que quand ce dernier sort « Rebirth », c’est avec un certain Tim Armstrong à la production, et le frontman de Rancid, loin de le laisser faire le reggae plan-plan auquel il nous avait habitués, va le faire sortir des sentiers battus pour (quasiment) se réinventer.

Le disque de Boothe est donc très reggae, plutôt classique, assez standard, plus formaté, mais vraiment pas vilain. La faute à une entame très réussie où se succèdent les très bons « Journey », sans surprise mais efficace, « This Much Journey »,  gouleyante, 100 % pure musique de lover, et « Love In Your Eyes », gros reggae bien produit façon mainsteam, qui avec ses incursions ragga pourrait faire un tube radio si les programmateurs (et le public) voulaient bien se torcher les oreilles de temps en temps.

Grosse grosse impression sur le skank de « Can’t Turn You Loose », assurément le meilleur titre de l’album (le plus original aussi avec son début à la Blues Brothers) aux accents soul, qui surclasse de loin la suite du skeud, certes plus banale, mais pas dénué de talent.

On sort de là rasséréné en constatant que ce bon Ken Boothe n’a pas cramé tout son talent et qu’à 65 piges, il en a encore un peu sous le capot !

Vince

 

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