Rude Boy Train

Kingston Rudieska – Everyday People – Rudie System

UN PEU D’HISTOIRE: Vous commencez à bien connaitre KINGSTON RUDIESKA, ce groupe coréen originaire de Séoul qui évolue depuis 2004 en grande formation sur les traces de leurs cousins japonais du Tokyo Ska Paradise Orchestra.

Depuis la sortie de »3rd Kind », le troisième opus en 2012, le combo n’a pas chômé : un single éponyme en 2013, un split Ep avec les Nippons de The Eskargot Miles en 2014, et un autre Ep, « Ska’n’Seoul », avec une guest-star de tout premier ordre en la personne de Dr Ring Ding.

Pour son quatrième album, « Everyday People », Kingston Rudieska continue les collaborations occidentales avec un certain Brian Dixon à la production. La pochette, très réussie, est signée de l’artiste mexicain Chema Scandal.

LE DISQUE : Le nouvel album de Kingston Rudieska n’est pas du genre à se dévoiler à la première écoute. Un peu comme celui du Gramophone Allstars Big Band, il faut s’y mettre et s’y remettre avant d’en tirer la substantifique moelle. C’est parfois comme ça quand il y a plein de musiciens et qu’on flirte avec le ska-jazz. Oui mais…

Oui mais Kingston Rudieska est un groupe qui compte, et qui le confirme avec « Everyday People ». Il y a plein de choses sur cet album. Du ska bien sur, du rocksteady, beaucoup, du reggae, évidemment, et quelques plans dub dans les bonus qui à mon avis ne sont pas indispensables mais qui devraient satisfaire les amateurs d’échos et autres bidouillages.

En première position, on trouve un morceau à la cool, « Walking, Talking, Thinking », mais qui aurait à mon sens mérité de se trouver un peu plus loin dans la tracklist, car en début d’album, il faut privilégier l’efficacité et là, même si l’ensemble est superbement interprété, il manque l’énergie, le pêche, le fun qu’on est en droit d’attendre d’un combo comme Kingston Rudieska. Mais le fun ne tarde pas à venir et avec ses airs de mambo et de cha-cha-cha, « Que Bonita » s’impose comme du très grand ska made in Corée, et prouve qu’en plus de maîtriser à merveille les sons venus de Jamaïque, le groupe n’a pas fait l’impasse sur le reste des Caraïbes.

Quand ça chante comme sur « Digging Your Sound » c’est bien, mais c’est encore mieux sur le titre (imprononçable) où Tommy Tornado est invité, malgré quelques arrangements de batterie peut-être pas obligatoires. Et jusqu’à la suivante, « Gimme Some Love », on est à fond dans le registre rocksteady. Ça repart vraiment en ska à partir de « Breezy Walkig », et c’est avec l’instru « East & West » que Kingston Rudieska prend définitivement son envol. Tout est là, la puissance mais aussi la finesse, la mélodie, des solos mais pas trop, une rythmique métronomique et du talent qui transpire par tous les pores d’une équipe de musiciens qui ne sont pas venus ici pour faire de la figuration, bien coachés qu’ils sont par un Brian Dixon qui une fois de plus a fait un beau boulot de producteur.

Le reste du skeud sera constant dans la qualité, avec un petit ralentissement vers la fin, et un superbe « Sir Rico », énormissime reggae et avec une énormissime section cuivres, pour rendre hommage à une légende du trombone que les amateurs de bons sons d’ici et d’ailleurs auront évidemment reconnu.

Kingston Rudieska est décidément un grand groupe, et « Everyday People » définitivement un très bel album.

Vince

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *