Rude Boy Train

Los Aggrotones – 10 reggae shots – Una Isla Club Records/Jewels/Interrogator

UN PEU D’HISTOIRE : C’est en 2007 que se forme LOS AGGROTONES à Buenos Aires, capitale de l’Argentine. Le groupe composé de cinq (parfois de quatre) musiciens est fan de skinhead reggae et de rocksteady et écoute en boucle les production de Lee Perry, Clancy Eccles, Duke Reid ou Coxsone Dodd, et s’inspire de temps à autre de la soul de Booker T ou d’Earl Van Dyke.

Presque toujours instrumental, le combo sort en 2008 son premier EP, « Reggae Rapado », va jouer au Paraguay et au Brésil, et sort en 2009 son second EP, « Bajo La Luna », et joue en avril 2011 avec Jackie Bernard des Kingstonians au Brésil pour son retour sur scène après quarante ans d’absence.

Le premier album, « Moods », est publié en 2011 par Una Isla ClubRecords et le groupe sort ensuite un 45 tours chez Jewels puis un autres avec Pat Kelly chez les Canadiens d’Interrogator Records.

En 2013, il s’attaque à l’enregistrement de son second opus, « 10 Reggae Shots », avec comme invités Freddie Notes, Derrick Harriot et Lambert Briscoe. Le disque sort début 2014 sur Jewels, Interrogator et Una Isla Club.

LE DISQUE: Si vous avez le crane rasé, des brettelles et des monkey boots, vous êtes un fan de skinhead reggae et cet album des Argentins est assurément fait pour vous. Dix titres seulement, mais quels titres !

Los Aggrotones, combo habituellement 100 % instrumental, a eu la bonne idée d’inviter ici trois anciens à venir pousser la chansonnette, et pas n’importe qui : Derrick Harriott d’abord sur « OopsI Love You », un pure merveille comme on n’en voit pas des tonnes dans l’année, et qui ici fait figure de sommet, même si disons le tout de suite, c’est pas les sommets qui manquent sur cet album des Argentins. Freddie Notes ensuite sur « The Rhythm Controler », plus skinhead reggae tu meurs, qui scande plus qu’il ne chante, avec évidemment derrière un clavier ultra vintage et un son old school comme finalement peu de combo sont capables d’en produire ces temps-ci. Et enfin Lambert Briscoe (Hot Rod All Stars) qui avec « Dancing The Moonhop » continue de creuser dans la même veine à base de « mercy mercy mercy », de « put on your dancing shoes » et de « come on rude boys, mods and skinheads » pour ceux qui n’auraient pas compris que c’est une invitation à la danse, et que devant une telle efficacité il est à peu près impossible de ne pas entrer dans le stomp.

Sur « Mas Alla Del Tiempo », c’est Hugo Lobo (le voisin de Dancing Mood) qui vient triballer sa trompette et bien sûr c’est grandiose, et on peut prendre le disque par le début, par le milieu ou par la fin, on trouve à peu près partout le même niveau de qualité, toujours entre le très bon et l’excellent, et on se dit que décidément, l’Argentine est ces dernières années une escale incontournable pour qui aime le bon son d’origine jamaïcaine.

Et puis il y a les extraordinaires « Dulce Y Melancolico », « Mexico », et « Mensaje Para Charmers (en hommage à Lloyd Charmers) chefs d’ouvre (y a pas d’autre mot) de skinhead-reggae, qui me font définitivement penser que les gars de Los Aggrotones ont absolument tout compris, et que quand on est capable de pondre des mélodies de claviers pareilles, on gagne forcément à être connu.

Dix titres pas plus, mais dix titres de très haute volée d’une rare pureté, pour au moins une certitude : En skinhead-reggae en 2014, il n’y a rien au dessus de Los Aggrotones. 

Vince

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