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LOS AGGROTONES – Brixton – Interrogator Records/Red Head Man

Résultat de recherche d'images pour "los aggrotones brixton"UN PEU D’HISTOIRE: Ça fait maintenant dix piges que s’est formé à Buenos Aires LOS AGGROTONES, combo amateur de skinhead reggae aux accents seventies.

Le premier album, « Moods », était sorti en 2011 sur Una Isla ClubRecords. Le suivant , « 10 Reggae Shots », est publié en 2014 sur Jewels, Interrogator et Una Isla Club, avec comme invités Freddie Notes, Derrick Harriot et Lambert Briscoe.

L’année dernière, les Argentins avaient sorti un album avec la chanteuse portoricaine Mimi Maura, et c’était encore de grande qualité.

On est donc content de s’être procuré « Brixton », le troisième (quatrième ?) opus de Los Aggrotones, le groupe qui réhabilite définitivement les rouflaquettes. 

LE DISQUE : La sortie d’un nouvel album de Los Aggrotones, pas si fréquente, est toujours un événement. Et c’est pas ce « Brixton » fraîchement édité par une joint venture de labels qui savent dealer la meilleure came qui va me contredire. Parce que du côté de l’Argentine, on en a toujours sous la pédale.

Déjà quand tu vois les invités, t’as tout de suite compris que ça va être du gros niveau : Hollie Cook qu’on ne présente plus, Derrick Harriott, légendaire chanteur/producteur qui était déjà présent sur le précédent opus, et Locksley Gichie, guitariste des Cimarons. Avec les quatre Argentins derrière, ça a une fière allure de dream team.

L’entame est belle, et « The Brixton Chant » nous met dans l’ambiance. C’est du skinhead reggae mesdames messieurs, pour sûr que c’est du skinhead reggae. C’est beau mais c’est rien, rien du tout comparé à la suite. Car avec « Di Great Michael Smith » qui se pointe derrière, on tend l’oreille, et on se croirait au milieu d’une prod de Lee Perry d’avant le choc pétrolier. C’est fin, c’est très fin, ça s’écoute sans fin, et même que quand c’est fini tu la remets encore, et encore, et encore. Le disque fait référence à Brixton, le quartier de Londres, son histoire, ses émeutes, mais ce sont bien trois influences qu’on ressent ici : l’Angleterre, forcément, mais aussi la Jamaïque, et un peu toute l’Amérique latine.

Quand Hollie Cook vient poser sa voix, c’est grandiose comme sur ses meilleurs morceaux à elle, avec une rythmique métronomique d’une immense finesse, et toujours ce côté « tropical reggae » dont elle a fait sa marque de fabrique. J’adore Hollie Cook, j’adore Los Aggrotones. Alors quand on a les deux sur une même piste…

« Bright Lights Of Soho » continue d’explorer les rues de la capitale britannique, et c’est encore un instru de toute beauté, avec une production mine de rien assez colossale. Ces mecs-là ont tout compris à la musique: la rythmique qui flotte, à la fois solide et légère, et par dessus une mélodie de clavier vintage à tomber à la renverse.

Derrick Harriott prend le micro sur « So Exciting » dans une ambiance rocksteady. C’est chaloupé, évidemment dansant et superbement chanté par un pas tout jeune qui n’a pas perdu grand chose de ses qualités vocales. Au contraire, on croirait qu’il a encore vingt piges. Et quand ça repart en instru sur « Again & Again – AKA A Forest) » qui reprend à la gratte la mélodie de la chanson de The Cure,  on s’incline tellement c’est à la fois personnel et bien adapté. « Waiting There AKA I’ll Be There », empruntée cette fois à Alton Ellis avec ici Locksley Gichie au chant, est propre et nette quoiqu’un chouïa en deçà de ce qu’on a pu entendre jusqu’ici.

Car c’est dans sa dernière ligne droite que Los Aggrotones enfonce définitivement le clou : « Underground » nous refait le coup de l’instrumental parfait, modèle absolu de skinhead reggae de toute première catégorie, avec une superbe mélodie renversante de simplicité, et toujours un sens du rythme phénoménal.

Phénoménal ! C’est l’adjectif qui sied le mieux à cette belle équipe argentine. A l’époque de la sortie de « 10 Reggae Shots » j’avais écrit : « en skinhead-reggae en 2014, il n’y a rien au dessus de Los Aggrotones ». Je vous jure que c’est toujours vrai en 2017.

Vince

 

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