Rude Boy Train

Los Tres Puntos – Contre Vents et Marées – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE: Faut-il encore présenter LOS TRES PUNTOS ? C’est en 1995 que démarre l’aventure en banlieue parisienne, avec Yann à la basse, Greg à la batterie, Max à la guitare solo et aux choeurs et Pawal à la guitare rythmique et au chant. Ils aiment le ska et le punk-rock, ils feront donc du ska punk.

Au départ y a pas de cuivres, mais les cuivres vont arriver, et repartir, car en vingt ans, le combo en a connu des changements de line-up.

Aujourd’hui, Los Très Puntos est un octet avec sax, trompette et trombone, parce qu’ils sont pas du genre fromage ou dessert. Et c’est aussi quatre album, un live cd + dvd et une belle brochette de compilations, toujours en mode do it yourself, et toujours résolument antifasciste.

Rien de tel donc pour fêter ces deux décennies d’existence que d’envoyer un nouvel EP disponible en vinyle 12′ avec une pochette aux petits oignons.

LE DISQUE : Je dis ça parce que jusqu’à présent j’avais pas été fan de l’artwork des disques de Los Très Puntos. Et mine de rien l’artwork, ça compte. Los Tres Puntos, d’ailleurs, souffre à mon avis d’un image ska-punk un peu galvaudée, à base de « hola muchachos caramba non au FN mort aux vaches tchiguilup stylee« . Sauf que Los Tres Puntos vaut mieux que ça. Certes, on pourra trouver ici où là des similitudes avec feu Les Caméléons ou avec les excellents Guarapita, voir même parfois avec Ska-P ou autres Kortatu. Les influences sont souvent hispaniques, et lorsqu’elles sont françaises, il s’agit souvent de combos qui regardent vers la pénisule ibérique ou vers l’Amérique Latine. Et quand je parle de péninsule ibérique, vous avez compris que ça n’est pas pour faire du Smooth Beans ou du Granadians.

Mais ce qui est bien avec ce nouvel EP, c’est que le groupe a su garder le meilleur des groupes cités plus haut, et qu’à force de travail, et l’expérience aidant, il nous livre là cinq titres avec absolument rien à jeter.

Ici, on aime d’abord les deux instrumentaux, car oui, chez Los Tres Puntos, on sait aussi faire dans l’instrumental, et avec pas mal de maîtrise d’ailleurs. Ça s’appelle « Bolivar » , c’est pêchu et ça s’écoute dès l’entame, avec une bonne mélodie, parfaite pour démarrer un skeud ou en intro d’un concert. Un peu plus loin, on prendra aussi pas mal de plaisir à écouter « Sin Vuelta », très traditionnelle pour un groupe qu’on imagine (parfois à tord) plus à l’aise dans le registre qui bute. Ici, on pourrait sans problème être sur un album de Train’s Tone ou des Woodsenders. Et c’est  franchement nickel chrome.

Avec « La Réalité », dont vous aviez certainement déjà découvert le clip (voir ci-dessous), on est bien dans un registre ska-punk, avec un vrai côté Ruda première époque (la meilleure), de la rage, de la vitesse, sans jamais que le groupe ne se prenne les pieds dans le tapis. Sur « Rendez-vous de l’écume », on apprécie le petit son d’accordéon qui donne un son très français à l’ensemble, un peu comme certains morceaux de Guarapita (tiens donc), et la mélodie de cuivres qui vient accompagner le refrain est juste impec. Même verdict pour « Capture d’Ecran » qui vient clore cette belle affaire avec pas mal d’efficacité, pour un Ep qui vient définitivement de lever les quelques doutes que je pouvais avoir sur Los Tres Puntos, un groupe qui ne date pas d’hier et qui pour ses vingt ans a acquis une indéniable maturité.

Vince

  1. Pingback: Stephane

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