Rude Boy Train

LOS TRES PUNTOS – EL DORADO – La Onda Records

UN PEU D’HISTOIRE : Ca fait déjà 25 ans que Los Tres Puntos traîne ses guêtres sur les scènes de France et de Navarre avec leur ska-punk fiévreux aux textes engagés et rageurs.

Peut-être un peu trop punk dans l’âme pour certains, sûrement trop vite assimilés à la scène « festive » des années 2000 avec ce chant parfois en Espagnol, les Los Tres restent un des groupes incontournables de notre scène Française, définitivement ska, aujourd’hui bien trop étriquée.

On vous passera les multiples changements de line-up innérants à 25 ans de route quasi-incessante,  incroyablement bien détaillés dans l’histo de leur page… On soulignera quand même le boulot titanesque d’un groupe autoproduit depuis la première heure, véritable exemple de fonctionnement « Do It Yourself » de haut niveau. C’est encore plus remarquable de voir que Max et Pawal sont encore bien là, et qu’après avoir fait le tour de l’Europe et bien plus, ils sont toujours forts bien épaulés par six autres zicos avec  toujours la même énorme envie d’en découdre.

Ils sortent avec cet « El Dorado » leur 5eme album studio, et pas des moindres !

LE DISQUE : S’il a eu pas mal de difficultés à sortir, cet « El Dorado »,  on peut dire qu’il arrive a point nommé,  en cette période un peu floue, pour nous mettre un sacré coup de latte au postérieur.

Démarrage pied au plancher avec la chanson qui donne son titre à l’album, qui envoie déjà du lourd… On retrouve avec plaisir la rythmique two-tone musclée, le gros skank de claviers habituel, les gros chœurs à reprendre une binouze à la main et les cuivres incandescents… Niveau texte, c’est toujours teigneux et inspiré.

« Consumidor Digital » qui suit est un brulôt contre les infamies des réseaux sociaux… Sur un couplet reggae puissant à la Jaya The Cat, le texte est un véritable pain dans le gueule, pendant que le refrain balance un punk cuivré des familles, avec la voix incomparable de Pawal, semblant toujours surgir du fond des ténèbres.

C’est Mélanie, qui officie aussi chez les Clockmakers qui arrive au chant sur « Naître, Aimer et Crever »… Le titre est bien plus ska, avec un Hammond entêtant et un chorus de cuivre fameux… Le texte est un petit bijou de poésie punk douce-amère. Le double solo sax, assuré par Zem Audu de la formation actuelle des Skatalites, et piano est un régal de finesse, et le final tonitruant.

Au beau milieu de ces 8 titres qui composent l’album, deux instrus, finalement assez fidèles à l’esprit des « Puntos » : « Moriko » une sorte de surf-rock drapé d’accordéon, avec, genre oblige, une guitare qui déboure  et des cuivres impériaux et « Nuevo Mondo », un ska gonflé à bloc avec ses chœurs à hisser la grand voile, un gros gros skank de clavier et ces cuivres qui balancent encore et toujours avec cette puissance et cette efficacité d’une limpidité incroyable.

« Tourbillon » fait dans la fusion des genres, avec son refrain punk furieux et son couplet reggae,  et fera sûrement écho auprès de ceux, en mode confinement,  qui sont au bord de la crise de nerfs ou en pleine crise d’angoisse, pendant que « Tout Disparaît » est plutôt du genre touche d’espoir, point lévé, comme un boure-pif d’avertissement avant l’abandon, avec son couplet ska speedé drôlement bien gaulé, une ligne de cuivre encore diablement efficace, un featuring  musclé de Bapim’s, le guitariste des Guarapita et un break hip-hop électrisé aux percus furieuses.

L’album se conclue en finesse avec « La Despedida », un instru ska délicieux,  presque sixties (si ! si !) sur lequel Linton Black vient scander quelques bribes de textes parfaitement essentielles. La ryhtmique est métronomique, la basse profonde et les cuivres subtils entre retenue et puissance…

Bon, mon tout ne dure que 25 minutes, et c’est là son plus grand défaut… Il n’empêche que cet « El Dorado »  laisse toujours une énorme envie d’appuyer sur la touche replay. Toujours verts, les Los Tres Puntos embaleront haut la main tous les amateurs en mal de ska costaud, tendance punk,  qui ne se fait plus si courant aujourd’hui, en tous cas à ce niveau !

Bronsky

 

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