Rude Boy Train

MAMPY – Between Bass and Cradle – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE : Qu’il fait bon vivre dans le sud-ouest ! On connaissait les Skamanians de Perpignan, les Branlarians de Preignan, Moon Hop ou Rockin’ Preachers de Bordeaux, et bien voici MAMPY, de Toulouse ! Formé il y a plus de cinq ans, le groupe branché reggae, ska et jazz est composé de cinq musiciens:  Benoît à la guitare et au chant,  Lionel au clavier,  Fred au sax,  Mathieu à la contrebasse, et Baptiste à la batterie.

En 2010 ils sortent un 6 titres, en 2011 une mini session live, et c’est fin octobre 2012 que voit le jour leur premier album, « Between Bass and Cradle » (la classe  ce titre !), en autoproduction.

LE DISQUE : Voilà un groupe pas comme les autres. Mampy débarque un peu sans crier gare avec un premier disque qui ne manque pas d’originalité, à mi-chemin entre ska et rocksteady, avec du jazz dedans.

Dès la première écoute, on comprend que les Toulousains ont dû écouter en boucle la guitare virevoltante d’Ernest Ranglin, et que leur son s’inspire avant tout des ainés jamaïcains, voire même de la musique de toute la Caraïbe.

Ça démarre ska avec « Ska Time » la bien nommée, ça danse, ça balance, ça ondule de la croupe, ça swingue même un peu comme chez le Jim Murple Memorial, y a des solos de gratte, de sax, de contrebasse, de clavier parfaitement maîtrisés, et une belle mélodie avec des tschtschtsch qui groovent un maximum. Sur la superbe « One Shot Bernie », rapide, alerte, véloce mais jamais précipitée, on sent très nettement l’influence du New York Ska-Jazz Ensemble (des titres comme « Filthy Mac Nasty », « Prime Suspect » ou « This I Like »), et ça, c’est tout c’que j’aime !

Tout au long de son album, Mampy alterne les styles, tantôt jazzy sur « From Shewa To Goba » ou « Mr Boog » qui pourront rappeler Monty Alexander, tantôt rocksteady sur « Alone », et même parfois reggae sur « Little Sweet Skank », où le piano semble parler au saxophone, sous le regard bienveillant d’une section rythmique au diapason. Et c’est  justement ça qui fait sa force. Mampy n’a pas choisi entre tous ces amours, comme si privilégier l’un devait forcément rendre l’autre jaloux, et en dix titres, le combo toulousain nous envoie une bonne dose de belles vibrations qui sentent bon le sable chaud de Negril ou de Montego Bay.

Certes, sur les morceaux chantés l’accent anglais est perfectible, mais il en faudra plus pour venir gâcher le plaisir d’écouter, et de réécouter en boucle le disque d’un excellent groupe français à suivre de près, qui a même pris le soin d’emballer le tout dans une pochette à l’artwork soigné, très caribéen, qui rappelle les années 60 en Jamaïque, les débuts du ska, l’époque où Byron Lee et ses Dragonaires servaient d’orchestre à un Eric « Monty » Morris survolté. C’est de cette époque que Mampy puise son inspiration et nous, on applaudit des deux mains.

Vince

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *