Rude Boy Train

Mampy – Track The Past – Disturb Records

UN PEU D’HISTOIRE: Depuis son très bon premier album (« Between Bass & Cradle« ) sorti en 2012,les Toulousains de MAMPY n’ont pas chômé. Des concerts, pas mal de concerts, encore des concerts, pour Mampy évidemment, mais aussi pour Uncle Joe, le side-project calypso/mento de Benoît, le chanteur/guitariste.

Et puis on apprenait fin 2013 que le combo, aujourd’hui en sextet, retournait en studio pour enregistrer un EP quatre titres entièrement composé de reprises de morceaux jazz. Le disque s’appelle « Track The Past », et il est sorti en juin sur Disturb Records.

LE DISQUE: « Track The Past », ou comment Mampy réaffirme en quatre reprises son amour du jazz, et sa maîtrise du ska. Ce qu’on apprécie d’abord sur cet EP trop court, c’est que les Toulousains ont choisi de reprendre des morceaux qui ne sont pas des standards absolus que tout le monde connait, et que tout le monde a déjà repris en long, en large et en travers.

Pour commencer, le groupe nous sert « Another Monk », qui comme sont nom ne l’indique pas n’est pas un titre de Thelonious Monk, mais de John Tchicai (et de ses Strange Brothers), l’un des papes du free jazz. Le morceau est impeccablement interprété par le sextet, et il est probablement plus abordable que l’originale qui elle, était pas mal barrée.

Ensuite, on monte direct de deux ou trois crans pour flirter avec les sommets, et je pèse mes mots. Avec « Serenade To a Cuckoo » empruntée à un Roland Kirk particulièrement habile de sa flûte traversière, Mampy nous pond un chef d’oeuvre de ska-jazz, avec tout ce qu’il faut, pile où il faut, pile quand il faut, ni trop, ni trop peu, accéléré pile poil, avec une section cuivres qui interprète la mélodie avec style et avec personnalité, jusqu’à nous la faire redécouvrir, et ça bon dieu, c’est ce que j’appelle de la réinterprétation !

Le troisième titre, « Well You Needn’t », est ce coup-ci bien emprunté au grand Thelonious Monk, et encore une fois, Mampy maîtrise sa partition de A à Z, toujours très jazz avec un beat ska, pour un nouveau plan ska-jazz des familles que n’aurait pas renié Fred Reiter et Rick Faulkner, à l’époque où ils commençaient à faire quelques infidélités à leurs Toasters pour monter le New York Ska Jazz Ensemble avec quelques potes pas manchots.

Et tout cela se termine forcément avec brio, grâce à « The Rumproller » d’Andrew Hill (reprise aussi par Lee Morgan) qui boucle une bien belle boucle et qui confirme tout le bien qu’il faut penser de Mampy, un pur combo reggae-ska-jazz bien de chez nous, dans les starting-blocks pour faire la nique aux meilleurs de la scène internationale, qu’ils soient à New York, à Rotterdam ou à Saint Petersbourg. Un morceau du calibre de « Serenade For A Cuckoo » devrait sans problème emporter l’adhésion de tous, y compris des plus réticents. ou alors c’est que ceux-là sont définitivement irrécupérables.

Vince

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