Rude Boy Train

MAROON TOWN – Freedom Call – Brixton Records

UN PEU D’HISTOIRE: Mine de rien, ça fait pile 30 ans qu’elle existe l’histoire de MAROON TOWN, combo britannique arrivé au moment où le ska n’était plus, ou n’était pas encore, à la mode.

Le premier album, « High & Dry », sorti en 1990, est un classique, et le reste de la discographie n’est pas non plus des plus pouraves. Il faut dire qu’avec un chanteur comme Stevie B, au timbre reconnaissable en 1000, on est plus que bien servi.

Après un long break entre le début des années 2000 et un retour discret en 2013, le combo décide de retourner en studio pour nous pondre son sixième album, « Freedom Call », sorti tout récemment sur Brixton Records, avec un line-up quelque peu remanié.

LE DISQUE: Quand un groupe reprend du service après pas mal d’années de hiatus, on est en droit de se demander ce que ça peut donner, et si des fois ça ne serait pas une fausse bonne idée. On a été parfaitement rassurés avec le quatrième opus de Dr Woogle & The Radio il y a peu, et on l’est tout autant avec celui de Maroon Town.

Car le combo de Londres n’a pas perdu grand chose de son talent, avec toujours autour d’une base ska, pas mal d’influences jamaïcaines, mais pas que. Rythmiquement, c’est toujours superbe de maîtrise, et il suffit d’écouter l’intru « Maroc » pour se convaincre que ça tient la route pareil qu’il y a 30 piges. Le son est toujours assez moderne, jamais vraiment sixties, jamais totalement two tone non plus, ni non plus purement reggae. Maroon Town c’est tout ça à la fois, avec un tempo qui change, qui passe de la vitesse à la coolitude, des lignes droites aux chemins de traverse.

On aime la complémentarité des voix masculines et féminines sur « Get Up » et le phrasé impeccable de Stevie, soutenu comme il se doit par une impeccable section cuivres qui sait allier puissance et finesse. Propre et net. On aime aussi le calme de « Cold War » qui vient fermer la marche dans une ambiance nocturne à la « Ghost Town », ou l’extrême tranquillité de « A Prayer », tellement ouatée qu’on croirait qu’elle a été empruntée au répertoire de The Oldians.

Mais c’est peut-être la première partie de l’album qui convainc le plus. L’entame « Bond » semble de prime abord simple, presque basique dans ses premier accords, et le morceau, mesure après mesure, s’étoffe jusqu’à devenir une petite bombe instrumentale superbement ponctuée de notes de clavier, avec toujours derrière, une section rythmique qui fit parfaitement bien le boulot. En plus c’est ultra dansant et on verrait ça parfaitement en intro d’un concert près de chez nous.

Juste après, « Hope » frappe un grand coup avec ses airs grandiloquants, et avec une San Jaie vocalement très en forme, avant le gros ska « Hope » (featuring Fermin Muguruza) qui démange les guibolles, et un « Around The Fire » de toute beauté, reggae comme on aime avec une grosse basse qui flotte et une atmosphère comme sur les meilleurs titres de The Skints. On n’oubliera pas non plus « Rebel », assez uptempo, que Stevie B porte presque tout seul sur ses épaules avec pas mal de talent, sans jamais se prendre les pieds dans tapis.

Je n’attendais pas grand chose d’un nouvel opus de Maroon Town, mais je dois bien avouer que je suis conquis. Efficace, jamais ennuyeux, « Freedom Call » annonce officiellement le retour au premier plan d’un groupe incontournable qui a bien fait de reprendre du service.

Vince

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