MONKEY – Intermittent Waves… – Squidhat Records
UN PEU D’HISTOIRE: MONKEY, c’est le groupe de la baie de San Francisco créé en 1995 en pleine vague californienne, même si c’est plutôt du côté d’Orange County que ça se passait à cette époque.
C’est autour du chanteur/guitariste Curtis Meacham que le groupe a sorti cinq albums: « Changito ! » en 97, « Station Wagon Living » en 2003, puis « Cruel Tutelage » chez Asian Man Records en 2005, suivi par « Lost At Sea » en 2008 et « Bananarchy » en 2015, toujours dans la belle maison de qualité de Mike Park, découvreur de talents devant l’éternel.
Le groupe, souvent composé de cinq musiciens, est resté très discret sur le vieux continent, même si Dr Ring Ding est allé tourner avec eux aux Etats-Unis.
« Intermittent Waves Of Unusual Size And Force », leur sixième opus, vient de sortir sur Squidhat Records (un label du Nevada) dans une superbe version en vinyle orange.
LE DISQUE: C’est sur que quand on pense à la scène américaine, le nom de Monkey n’est pas le premier à nous venir à l’esprit. Pourtant, après plus de vingt ans d’existence et une demi-douzaine d’albums, le groupe aurait pu (dû) faire parler de lui.
Peut-être que ça sera le cas avec ce nouvel opus au titre à rallonge. Car il y a du tout bon par ici. Limité par sa formation réduite, le ska de Monkey est simple mais jamais simpliste. Il y a de la coolitude rocksteady sur une « Lovers War » qui prend son temps, chantée avec intensité par un Curtis bien inspiré, mais aussi un maximum d’énergie sur l’intro « Intermittent Waves », uptempo parfois pas très loin d’un ska-punk qui tabasse. Juste derrière, l’excellente « Hitchin’ A Ride » fait dans le ska revival à l’allemande (ou à l’américaine) comme il y a 25 ans, et c’est tout ce que j’aime, invitation implacable à la danse avec un refrain super catchy, parfaitement soutenu par une section cuivres solide et un sifflement de clavier impeccable. C’est superbe.
Et puisqu’on parlait du modèle allemand, restons-y puisque le groupe a invité son pote Dr Ring Ding à venir pousser la chansonnette, mais pour le coup dans un registre plus proche de Dr Ring Ding Ska Vaganza que de ses disques avec les Busters ou avec El Bosso Und Die Ping Pongs. Sur « Rude Vibrations » (rien à voir donc avec le morceau homonyme des Busters), le tempo se la joue tranquillou, avec un Ring Ding au phrasé reconnaissable entre mille, sa voix rauque et son patois jamaïcain. Propre et net.
Très grosse impression aussi sur la caribéenne « Bossa », finalement plus proche de Trinidad ou des Bahamas que de Rio de Janeiro, chargée jusqu’à ras bord de soleil, et d’une finesse à faire pâlir les meilleurs combos de Californie du sud (au hasard le Steady 45’s).
Tout ici n’est pas hallucinant d’originalité et de puissance d’exécution, mais avec son nouvel album, Monkey vient nous rappeler que du côté de la baie de San Francisco, on sait aussi parfaitement jouer de la musique à contretemps, avec simplicité, mais avec aussi pas mal d »efficacité.
Vince