Rude Boy Train

PANNONIA ALLSTARS SKA ORCHESTRA – Ghost Train – Rocking Records

Afficher l'image d'origineUN PEU D’HISTOIRE : Le PANNONIA ALLSTARS SKA ORCHESTRA a été créé à Budapest en 2003 autour de Kristóf « KRSA » Tóth aka Lord Panamo, frontman avec son costume blanc, et de toute une fine équipe de gars du coin. Souvent composé de dix musiciens voire plus, le PASO a beaucoup joué en Hongrie (notamment au Sziget festival), dans les pays de l’Est, en Allemagne et au London International Ska Festival.

Après une démo en 2003 et un petit live en 2005 sur Crossroads Records, le PASO commence à travailler avec Megalith Records, le label de Bucket (Toasters), qui sortira le véritable premier album, « Budapest Ska Mood » en 2005. Le second opus, simplement intitulé « The Return Of The Pannonians », sort sur le même label deux ans plus tard, juste avant la publication en auto-production de « RE: BSM », un disque de remixes.

Suivront « Feel The Riddim » en 2009, puis le double album  « Love Monster » en 2012, toujours sur Megalith, avant la sortie en 2014 d’un best-of pour fêter les dix ans, chez les Allemands de Rocking Records.

« Ghost Train », publié au printemps 2016, est donc le cinquième album officiel du groupe Hongrois, et probablement la dernière production de Rocking Records.

LE DISQUE : Souvent avec les groupe de l’Est, ça a tendance à partir un peu dans tous les sens. Y a forcément du mélange, avec du ska, du reggae, du ragga, du skinhead-reggae, et de temps en temps ça part carrément sur des polkas ou sur des sons un peu balkaniques sur les bords, le tout donnant parfois une potion disons…indigeste.

Alors ce « Ghost Train » ne dérogera pas à la règle (qui n’en est pas vraiment une, juste une impression comme ça), et du mélange, il va y en avoir un peu, beaucoup. La chanson-titre, justement, un peu funky reggae à la Aggrolites mais toujours très explosive, fait pourtant bien le job, et même si ça part un peu dans tous les sens, l’énergie est maîtrisée et les magyars ne se prennent pas les pied dans le tapis à se la jouer Isaach Hayes avec leur pédale wah wah. Le premier morceau, « Balkan Dancehall », annonce la couleur rien que dans son intitulé, avec un brin de folklore, un flow mitraillette à la jamaïcaine et une ponctuation de cuivres assez bienvenue.

Quand ça chante dans la langue du pays, c’est forcément un peu plus compliqué, notamment sur « Reszeg », avec une voix un peu trop maniérée (c’est dommage), mais derrière par contre, une sacré bonne mélodie et une construction solide. Pas évident non plus avec « Csok es Konny », les mêmes qualités, les même défauts, mais on appréciera plutôt pas mal le côté calmos de « Az en utam », avec des arrangements hip-hop pas vilains qui apportent de l’originalité à l’ensemble, et un refrain de cuivres franchement bien gaulé, cuivres retrouve aussi sur « Billy Boyo » qui fait plus que bien la blague.

Le dubesque hommage à Star Wars « Imperial Reggae » s’en sort pas trop mal, mais quand même pas aussi bien que « Million Times », un ska étonnamment classique et joyeux fichtrement bien senti, assurément l’un des moments forts de la discographie du PASO. Et dans le même beat, en un peu plus mélancolique, on s’écoutera plusieurs fois « Ures Szoba », habillement chanté par Fanni Prieger (un peu moins par Janos Riger), juste pour le plaisir, et pour cette rythmique propre et nette jouée par un groupe qui commence à avoir pas mal de métier. Le « Caribbean BBQ » est peut-être un chouïa trop sucré, mais loin d’être désagréable, et « Scratchy » sort carrément des sentier battus façon ragga/dub chargé de grosses guitares assez heavy.

La fin du disque avec « Raindrops » et « Lipi Ride » fait dans le reggae de facture classique (avec un son moderne) et s’en tire avec les honneurs, et le final de « Fat Cat », plus early, ressemble jusque dans son titre à du Upsessions/Boss Capone.

Voici donc un disque pas évident au premier abord, qu’il faut écouter et réécouter, égaré que nous sommes par tant de styles qui s’entremêlent se frôlent se heurtent ou s’emboîtent, mais qui est gorgé d’une véritable richesse musicale, et qui confirme le talent du PASO, plus que jamais figure de proue d’une scène est-européenne en perpétuelle évolution.

Vince

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