Rude Boy Train

Phoenix City All-Stars – Skatisfaction – Hotshot & Scorchers

UN PEU D’HISTOIREPHOENIX CITY ALL-STARS, c’est le  groupe de Sean Flowerdew, le frontman de Pama International (aussi organisateur du London International Ska Festival et patron du label Hotshot & Scorchers, ainsi que de Phoenix City Records qui a succédé à Rockers Revolt), et de Lenny Bignell des Sildewalk Doctors. Et dans Phoenix City All-Stars, on trouve aussi des membres de The Loafers, Intensified, The Delegators ou Big Boss Man.

Créé en 2011, le groupe sort en 2012 son premier album, « Two Tone Goes Ska », qui comme son nom l’indique est entièrement constitué de reprises de la période two-tone. Il joue au London International Ska Festival (forcément), croise les plus grosses pointures de la scène actuelle, et invite des chanteurs(euses) de prestige comme Rhoda Dakar, Rico Rodriguez, Freddie Notes ou Dave Barker.

Leur deuxième opus, « Skatisfaction », lui aussi entièrement composé de reprises, s’attaque cette fois aux Rolling Stones. Il sort fin 2013 sur Hotshot & Scorchers.

LE DISQUE: C’est vrai, on est un tout petit peu à la bourre sur cet album. Et c’est d’autant plus criminel que la qualité est là, du début jusqu’à la fin.

Je vous dis tout de suite, je ne suis pas un spécialiste des Rolling Stones, loin, très loin de là, et si d’aventure l’un d’entre-vous me demandait de faire un choix entre Beatles et Rolling Stones, je serai bien comme un con (par contre entre Specials et Selecter mon choix est fait depuis longtemps). En gros, je connais les très big tubes, « Satisfaction », « Jumpin’ Jack Flash », « Sympathy For The Devil », « Angie », « Miss You », « Start Me Up », « Paint It Black »… les trucs que pour pas connaître il faut déjà être le père Fouras en haut de sa tour ou alors Ben Gun au fond de son île au trésor. Donc comptez pas sur moi pour faire des comparaisons hasardeuses.

Le disque Phoenix City All-Stars démarre très fort avec ce qui à mon avis constitue l’un des très bons morceaux du disque, « Play With Fire », qui dans une version instrumentale  très accélérée devient méconnaissable, mais maîtrisée de A à Z, avec une section métronomique qui tient bon la distance, une guitare bien finaude à la Ernest Ranglin, et des cuivres qui soufflent, mazette, comme la brise du soir dans les quarantièmes rugissants.

Et des instus, on va en avoir en pagaille, le combo british n’ayant pas vraiment de chanteur permanent. « Under My Thumb » est du même tonneau que le morceau précédent, même tempo, même son, mêmes arrangements, même classe des grands jours, et « Time Is On My Side » ralentit un peu la cadence pour ménager à l’auditeur des moments de respiration bienvenus.

Bien sûr, on a le hit « Paint It Black » diablement bien revisité ici, et surtout des featuring vocaux de toute première bourre avec Freddie Notes sur l’immense « Little Red Rooster » et sur une version de « Satisfaction » qu’on aurait presque pu trouver sur l’album du Swing Easy Orchestra (le groupe japonais qui en 2011 avait repris le répertoire punk/new-wave sur un album indispensable), ainsi que deux apparitions de Nathan Thomas des Sildewalk Doctors, qui avec « Wild Horses » se la joue à fond rocksteady lover, mais qui préfère le skank un peu plus rapide sur l’impeccable « Honky Tonk Woman ».

Je sais pas si ils ont un fluide dans la famille Flowerdew (le frangin Kevin est un ancien de The Bakesys et le big boss man de Do The Dog Music), mais ce qui est certain, c’est qu’avec des gaillards pareils la scène britonne a bien fière allure. Et ce deuxième album de Phoenix City All-Stars, sans la plus minime faute de goût, vient encore de monter le niveau d’un cran.

Vince

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *