Rude Boy Train

RAZIKA – På vei hjem – K.Dahl Eftf

UN PEU D’HISTOIRE: C’est à Bergen en Norvège que commence l’aventure de RAZIKA en 2006. Marie Amdam (chant et guitare), Maria Råkil (guitare et chant), Marie Moe (basse) et Embla Karidotter (batterie) forment un all-girls band façon Bodysnatchers/Deltones à base de ska tendance two tone, et assez fortement influencé par deux groupes locaux totalement inconnu chez nous : Program 81 et The Aller Vaeste, qui pratiquaient un mélange post-punk de ska et de new-wave à l’extrême fin des 70’s et au début des 80’s.

Leur premier album qui sort en 2011 sur Smalltown Supersound s’intitule justement « Program 91 », en hommage à l’un des combos phares de la ville de Bergen. Le groupe rencontre pas mal de succès en Norvège, se retrouve en couverture de Do The Dog Skazine, et donne de nombreux concerts, notamment au Japon  et aux Etats-Unis en 2012. En 2013, Razika est même programmé à l’incontournable London International Ska Festival, quelques jours avant la sortie de leur second album, « På vei hjem », qui bénéficie d’une large distribution de Warner Music.

LE DISQUE: Atypique ! Razika est un groupe résolument atypique. Car en 2013, aucun groupe au monde ne sonne comme le quatuor ska-pop norvégien. Vous prenez une pincée de Specials, vous ajoutez une rasade de Slits, et donc une bonne lampée de Program 81/Aller Vaerste, et vous obtenez Razika, des Plastiscines en mode damier/contretemps/Fred Perry.

Et atypique, pour Razika en tout cas, est indéniablement synonyme de qualité. C’est simple, je craque totalement à l’écoute de leur son, et  j’adhère même au chant, entièrement en norvégien (le premier album alternait avec l’anglais).

Il y a évidemment le tube, « Oslo », truffé d’énergie à l’image du son clip avec ce type qui court à travers le pays, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, à la recherche d’on ne sait trop quoi. Musicalement, c’est pas ultra complexe, ça s’écoute pas jouer, ça pète pas plus haut que son cul, mais bordel qu’est-ce que ça sonne ! Ce groupe a la classe supérieure, mais évidemment il ne faut pas rester bloqué sur le son jamaïcain, parce que Razika, c’est pas ça du tout, même si sur l’excellente « Jenter », le groupe nous met quelques petites notes de cuivres bien senties.

La musique du combo est finalement assez proche de l’idée que l’on se fait de la Norvège. C’est plutôt froid, plutôt blanc, plutôt nocturne, loin des clichés Negril/rhum/Guns Of  Navarone, et on imagine aisément que cette fine équipe aurait pu être engendrée par un Jerry Dammers qui aurait forniqué avec Debbie Harry.

Le rythme, quasiment du début à la fin, est vraiment soutenu, et pour danser là-dessus, faudra penser à passer par la case médecin pour faire un check-up complet, avec ou sans toucher rectal, parce qu’on peut à coup sûr friser la crise cardiaque, même si, habiles qu’elles dont, les cocottes n’oublient pas de nous coller « Bli Her », tranche de calme et de finesse définitive dans un monde de brutes, ou « Venter Pa Deg », à peu près du même acabit dans le genre reggae/pop d’inspiration vaguement policienne.

Le disque qui avait commencé classieusement avec la merveilleuse  « Verdens Beste By », se termine classieusement par la non moins merveilleuse « Jeg Gir Alt For At Du Skal Gi Deg », qui a part son nom à la con a vraiment zéro défaut.

Voilà, moi jaime ces meufs, j’aime absolument ces meufs, qui ont décidé de faire un ska pas comme les autres, un ska venu du nord, un ska venu du froid, mais qui a force de mélodies chiadées, de voix envoutantes et de guitares tranchantes comme le sabre de Zatoichi, réussit fastoche à faire monter la température, et à emporter le morceau.

Vince

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