Rude Boy Train

RICHIE STEPHENS & THE SKA NATION BAND – Root Of The Music – Pot Of Gold

UN PEU D’HISTOIRE : Il y a deux ans, on découvrait Richie Stephens, qui, avec le soutien du Ska Nation Band venu d’Italie, nous offrait un premier album  nommé « Internationally » débordant d’énergie et de bonnes vibes. Le gars n’était pourtant pas né de la dernière pluie, puisqu’il a à son actif une grosse poignée d’albums, plutôt dancehall à ses débuts, virant plus reggae « new roots » par la suite, tendance lover, qui en défriseront plus d’un ici…

Mais après avoir rencontré sur une scène de festoche le groupe Italien Ska Nation Band, il se décide de vouer son opus suivant au ska, qui sort en 2016 sur son label «Pot Of Gold », avec un bon goût certain, des gros moyens et du gros son… Ils écumeront ensemble la plupart des festivals reggae d’Europe l’été suivant.

Hyperactif et finalement assez incontournable sur la scène reggae actuelle, il est présent sur la plupart des albums « Riddims » du moment, participe au Best Of de Gentleman avec un inédit et collabore avec Bounty Killer pour quelques singles. Il a aussi publié l’année dernière un nouvel album « Luv-A-Dub Style », au reggae pas mal foutu quoique bien loin du cœur de métier de votre bon vieux Rude Boy Train.

Il remet donc le couvert cette année avec les fidèles Ska Nation Band, et sort en cette fin d’été ce « Root Of The Music », toujours chez Pot Of Gold.

LE DISQUE : On aimerait presque vous en dire du mal de ce skeud tendance « mainstream » bien éloigné de nos habituelles pépites 60’s et autres trésors two tone ! Mais le problème, comme avec « Internationally », c’est que le Ska Nation Band et Richie Stephens réunis une nouvelle fois ici font le boulot et plutôt bien.

Si l’on passera rapidement sur le morceau titre qui ouvre l’album, à mi-chemin entre ragga électro et acoustique, sur un chorus emprunté au « Norvegian Wood » des Beatles, pourtant bien loin d’être affreux, on est bien obligé de prendre le temps de s’attarder sur le reste du disque, quand même fameux.

Dès « Time Is The Master » et son gros skank funky à la Toots, le groupe déroule… Les vents nous régalent sur cette rythmique imparable. C’est d’ailleurs ce même Toots Hibbert qui se joint à la bande sur un « Joy » au swing nickel et aux parties vocales forcément de haut-vol… Un peu plus tôt, « Downtown » fait lui dans le two tone surpuissant, aux cuivres de folie, largement au niveau des dernières prod des Busters, c’est dire la surprise…

L’Italie originelle des Ska Nation Band est, elle, mise à l’honneur sur des titres aussi inattendus que la cover de « Ti Amo » qui après une intro qui laisse craindre le pire, décolle bien sous l’impulsion de la voix de la guest Tammi T et d’arrangements de cordes et de chœur bien foutus. Autre classique sorti de sa « botte », «Nel Blu Dipinto Di Blu », « Volare » pour les intimes, est du même tonneau : l’intro sonne comme un vieux titre variètoche pourri, mais dès que la rythmique démarre, on oublie tout et on profite ! Pour contrebalander, c’est carrément l’hymne « Jamaïca, Land We Love » qui est repris en fin d’album à la mode ska, tout naturellement bon.

Si on ajoute à ce joli tableau, un calypso plutôt roots nommé « Country Bus », de chouettes titres au swing 60’s dopé à la prod digne des plus gros titres pop du moment, blindés de cordes et de cuivres tels « Give Thanks », « You Can’t Run Away »  ou «Nobody Like You », ben on est bien obligé d’avouer qu’on est pas mal finalement, là, détendus de là où vous voulez…

Petite cerise sur le gâteau, Richie Stephens nous pond un « No GMO », sur un sujet rarement abordé par nos amis habituels, titre qui plus est fameux et bondissant, et gorgés de featuring aussi énormes que variés, entre Mutabaruka, Cocoa Tea, Romain Virgo, Freddie Mc Gregor, ou bien encore Ninja Man, bien peu habitués à poser sur ce genre de rythmes.

Voilà donc 12 titres à la prod surpuissante, fourmillants de mille arrangements qui pourront paraître indigeste aux fans de pur sixties… Les autres, ceux qui aiment le ska dans son immense variété pourront profiter pleinement de ce beau « Root Of A Music », un album tout simplement cool.

Bronsky

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