Rude Boy Train

ROY ELLIS & 65 MINES STREET – Frouard (54) – 8 novembre 2014

Résultat de recherche d'images pour "roy ellis 65 mines street"Ce concert là, ça fait un moment que je l’attends, avec pas mal d’impatience. D’abord parce que je n’ai jamais vu ROY ELLIS aka MR SYMARIP, ancien chanteur des cultissimes Symarip, ensuite parce que mine de rien, ça fait deux ans et demi que j’ai pas vu 65 MINES STREET et que cette fine équipe-là, avec des cuivres, je demande à voir.

C’est donc du côté de Frouard, banlieue de Nancy, que ça se passe. La salle est nickel propre, un grand rideau a été tendu pour la rendre plus petite, et nous voici dans une configuration pour accueillir environ 300 personnes (il y aura au final autour de 150 spectateurs à vue de nez).

Un peu après 21h, 65 Mines Street débarque et comme d’habitude, ils envoient direct « We Are 65 Mines Street » suivie par « Do You Exist ». Quelques fans chantent en choeur, mais la foule n’est pas encore en délire. Le quintet égrène ses titres avec style, essentiellement issus du premier album, mais du second nous eûmes droit à « Peter & Alice », à « Riding In The Dark », mais malheureusement à pas à « That Dress » ni à « Lovers Lane » et à « Mrs Rosebury ». Un « Stuck In The Middle With You » pour le rock’n’roll, un « Bang Bang » bien balancé, une très bonne version retravaillée de « Haunted Cadillac », et sur la fin, « Y Files », l’un de leurs hits incontournables. 

J’ai trouvé le groupe super en place, très à l’aise dans sa façon de bouger, et ça mine de rien ça fait partie du show, avec quatre musiciens très mobiles (même la batteur, toujours spectaculaire) autour d’un bassiste statique qui fait figure de mat, de colonne vertébrale autour duquel les autres viennent se raccrocher, et au final, tout cela est visuellement très cohérent. Mention spéciale au déhanché de Fred, le guitariste. Et surtout, surtout, surtout, ce que j’ai apprécié durant ces 50 minutes de set, ce sont les nouveaux titres (au moins deux) et notamment « Whitechapel’s Murderer » qui parle bien sûr de Jack l’Eventreur et qui sera à n’en pas douter l’un des temps forts du prochain album (on vous en reparle bientôt).

Après une pause, des bières, et quelques têtes croisées ici où là, notamment du côté du forum London 69 (Wellène, Twan, Venceremos…) le groupe revient quelques vingt minutes plus tard, vêtu de noir et de blanc, et avec une section cuivre mazette, pas composée de trois, mais de quatre musiciens (le Magic Four quoi), avec un sax ténor, un sax baryton, un tromboniste et un trompettiste (celui qui jouait avec Taste Is Vibes, comme les quatre cinquièmes de la formation de base de 65 MS).

Et là dès l’intro, on comprend que ça va envoyer du lourd.  Les cuivres sont rutilants, Mick fait monter l’ambiance et annonce celui que tout le monde attend, le grand, le très grand Roy Ellis qui se pointe tranquille avec un costard improbable et un petit pas de danse bien maîtrisé pour un gars qui a quelques années d’expérience au compteur. Et là boom, ça part sur « Wang Hu » et c’est ultra classe. C’est tout ce que j’aime en fait. Grosse rythmique, grosse section cuivres, et un pur showman qui harangue la foule en criant « skinheeeeeaaaads ! ».

Ça s’enchaîne avec « One Way Ticket To The Moon », super bien balancée, ça skanke, ça transpire et ça beugle, et y en a une paire au premier rang qui hurlent « one way ticket, we’re flying to moon », et le boss n’hésite pas à donner de sa personne en descendant dans la foule pour danser avec quelques rasés, et avec notre Eric Durner Schtroupf régional visiblement au anges, avant de remonter sur scène pour nous taper encore une petite danse, et même un grand écart presque réussi (il est un peu raide quand même le Roy). Tout cela est d’excellente facture, et il continue de pleuvoir des hits avec notamment « The Boss Is Back ». Ce qui est bien avec un gars comme Roy Ellis, c’est qu’il y a un répertoire énorme, celui de Symarip bien sûr, mais aussi le sien, celui de ses albums « solo », et qu’il peut passer tranquille du ska au skinhead reggae puis revenir au ska avant d’attaquer un rocksteady, toujours avec la même facilité, parfaitement backé qu’il est avec des 65 Mines Street qui à mon avis n’ont pas à rougir devant des Transilvanians, de The Magic Touch ou des Crabs Corporation, pour ne citer que des combos habitués à accompagner le Boss.

« Can’t Leave Now » pour la jouer lover, efficace, « You’re Mine » pour continuer dans la même veine avec le public qui chante « miiiiii, miiiiii, you’re mine », et « The Skinheads Laugh At Me » où Roy Ellis nous explique que des skins ce moquaient de lui à cause de sa coiffure et de cette dread suspendue à son front. Car oui, Roy Ellis n’a qu’une seule dread ! Mais comme  le dit le Boss, « pas besoin d’être rasé pour être un skinhead. Etre un skinhead,  c’est avant tout dans le coeur ». Et de poursuivre en tombant le chapeau et en nous montrant ses cheveux courts devant: « On the front I’m a skinhead, but on the back, I’m a rastafari ! ». Evidemment il fait marrer tout le monde, et on découvre un Roy Ellis qui a aussi le sens du one man show.

Un « Stay With Him » par ici, un « Everyday You Got Me Crying », « Banana » forcément, et bien sûr, quelques filles montent sur scène pour « Skinhead Girl », hymne imparable que les connaisseurs reprennent à poumons déployés. Les gars du Precious Oldies Sound System ne s’y trompent pas et sont dans la fosse, Mr Symarip s’occupe de faire chanter les filles, et les mecs attendent leur heure, qui ne tardera pas à arriver avec « Skinhead Moonstomp » où là aussi quelques-uns iront faire les marioles sur scène avec le patron.

Je me souviens qu’il y a eu un rappel, je ne suis plus sûr s’il y a eu « Stop The Train » ou « Must Catch A Train », mais ce qui est sûr c’est qu’il y a eu « These Boots Are Made For Walkin’  » empruntée à Lee Hazelwood/Nancy Sinatra, et c’est clair que c’était assez énorme, avec une superbe ponctuation de cuivres qui a tout pété sur son passage.

Franchement ça ma gueule, c’était de la pure soirée, avec un grand Roy Ellis super en forme, des 65 Mines à l’aise en quintet comme en backing band, et toujours les galettes qui tuent du Precious Oldies Sound System bébarqué du Nord. Le gens qui ont raté ça sont des malades. Depuis samedi soir, j’arrête pas d’écouter en boucle le coffret double CD  très classieux de Symarip édité pas Trojan, forcément, ainsi que les deux albums de 65 et je me dis que franchement, le papy et les joyeux gaillards de l’est étaient fais pour se rencontrer. Ça s’est passé à Frouard et j’y étais. Ils seront bientôt à Ivry sur Seine ( le 21/11 au Hangar), alors amis Franciliens,vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Vince

 

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