Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – Lo & The Magnetics – A Part (Grover Records/2004)

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« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois… 

UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIRE : Quand les Kingpins ont sorti leur troisième album, « Plan Of Action », en 2000, le line-up avait été pas mal remanié. Et quand ils sont venus en Europe deux ans plus tard, c’est dans une formation réduite (mais efficace) et encore plus remaniée qu’on avait pu les admirer, avec Lorraine seule au chant (sans Paddy).

Le groupe n’avait plus grand chose à voir avec les Kingpins des origines, à tel point que peu de temps après les caïds canadiens décidèrent d’en rester là. Sauf que Lorraine avait toujours des envie de ska et décida de continuer. Avec qui ? Avec les membres de la dernière formation des Kingpins, en quintet, et sous un nouveau nom : LO & THE MAGNETICS.

Le groupe composé de Lo au chant et au sax, Mike à la batterie, Russ à la basse, Chris à la gratte et Dan aux claviers n’allait pas tarder à composer et à sortir son premier (et unique) album, « A Part », en 2004 sur Grover Records (avant une sortie deux ans plus tard chez les Australiens de Sound System.

Une tournée en Europe à l’hiver 2004 avait été très appréciée, mais  le groupe disparu ensuite des radars. Lorraine de son côté n’a jamais lâché l’affaire, montant plusieurs groupes comme The Fabulous Lolo (un groupe de ska avec plein de musicos de la scène de Montréal) ou les Handclaps orienté synth-pop/new-wave.

LE DISQUE : Ce disque a été un coup de coeur immédiat, dès la première écoute, après avoir ramené la belle galette d’un bar près de chez moi où les Canadiens avaient posé leurs instruments. C’était en 2004 et Lorraine Muller (avec un nom pareil elle aurait pu être née à Metz) et ses potes avait laissé une excellente impression.

Ce qui plait d’emblée dans le son de Lo et de ses Magnetics, c’est le mélange entre un ska très énergique, des éléments empruntées à la new wave, et une voix terriblement pop. Car s’il y a une qualité sur ce disque, c’est bien dans l’organe vocal de Lo qu’elle réside. C’est superbement chanté, à la fois moderne sur certains titres, diablement 80’s sur d’autres, toujours parfaitement en place, avec des mélodies de dingues et des refrains catchy qu’on retient dès qu’on les a entendus. « Insult & Battery » démarre l’ensemble avec style, et « Fool On Impact » est un petit chef d’oeuvre de ska-pop qui aurait pu faire un tube mondial si les programmateurs radio avaient été plus curieux, et avaient tombé leurs oeillères, trop occupés qu’ils étaient à regarder MTV.

Avec « Out », nocturne, on fille fissa vers le début des années 80, avec « This Town’s Unbearable » on se croirait en Californie avec Elyse Rogers et Karina Deniké (les vrais savent) et c’est de la bombe atomique, et quand le groupe va chercher un peu plus de calme ça donne « Pul It All Apart » et son refrain juste à tomber par terre tellement c’est beau avec ses « papapapa ».

Mais l’un des climax de cet « A part » décidément incontournable est certainement « Party Of One », pur hit au refrain sixties comme si c’était du Ronettes sous amphé avec Phil Spector à la prod, sauf qu’ici c’est King Kong Girio qui s’est posé aux manettes et qui a fait le boulot avec style. Juste énorme le morceau ! A l’image de « Fashion Victim », propre, nette, de « Sooner Or Later », grandiose dès l’intro, et toujours cette voix hors pair, de la très jazzy « Shipwrecked Heart » qui donnerait presque envie de chialer, jusqu’à « Greatest Hits » qui ferme la marche à la cool.

Sans oublier évidemment « Never Let You Down » , uptempo comme on aime pour transpirer dans la fosse avec les potos, impeccable chanson d’un disque chargé jusqu’à ras bord de tubes en veux-tu en voilà, avec une voix parfaite, des musiciens qui maîtrisent leur sujet sur le bout des doigts, un son très personnel, et une production absolument impeccable.

C’est ça la classe canadienne. C’est ça qu’on redemande. Revenez bordel, revenez !

Vince

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