RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – PRESSURE COOKER – S/T (AUTOPROD/1999)
« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois…
UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIRE : Pour quiconque tente un jour de s’intéresser au ska, il y a les évidences, ces groupes phares qui, à coup de bons albums, de tournées internationales régulières et de signatures sur des labels à gros moyens, ont acquis des renommées bien méritées qui dépassent les frontières. Et puis il y a ceux, à l’instar de PRESSURE COOKER qui tracent leur route sur des chemins moins exposés et qui mènent une carrière plus discrète mais tout aussi riche. Il faut alors un petit coup de pouce, un conseil d’un ami avisé pour éviter de passer à côté d’un groupe au demeurant incontournable de la scène US.
Le groupe du chanteur et leader naturel Craig Akira Fujita et du clavier Zack Brines, que l’on a entendu récemment aux cotés de Jr Thomas ou de The Void Union, se forme a Boston en 1997 et sort son premier opus éponyme dès 1999. L’orientation est assez reggae, parfois limite ragga grâce à l’immense palette vocale de Fujita qui est un des gros points forts du groupe, mais avec des gros et bons morceaux de ska dedans, le tout magnifiquement orchestré et produit entre tradition et modernité. A noter la présence au line-up de ce premier skeud d’un certain Glen Pine qui partira rejoindre rapidement les Slackers.
Ils continuent, depuis maintenant près de 17 ans, à distiller les perles ska, rocksteady et reggae et, de « I Want To Tell You » en 2001 au dernier album « Wherever You Go » de 2012 en passant par « Committed » en 2003, l’intrumental « Burning Fence » en 2004, « Future’s History » en 2006 et « What She Wants » en 2009, ce groupe n’a pas une faute de goût sur son CV!
LE DISQUE: Dès les premières notes de « Run Jetty » qui ouvre ce « Pressure Cooker », on sait qu’on est tombé sur de la bonne : l’intro rythmique obscure est rapidement enluminée d’une ligne de cuivre aérienne relevée de flûte traversière. Les voies semblent alors littéralement s’envoler vers le ciel à bord de ce somptueux écrin. Et ce n’est pas ce « Holly O » qui suit juste derrière, ska nerveux et classieux, au piano omniprésent, très TSPO, et au chorus de cuivre très 50’s qui change la donne, ça sent la belle claque.
Ce qui surprend, comme sur chacun de leurs albums, c’est leur faculté a choper le bon gimmick,celui qui fait souvent l’originalité de leurs compositions. Sur le reggae« Big Steps », joué très « down tempo », on sentirait presque la brise souffler dans notre cou. Sur le plus classique « End Of Time » la rythmique bien lourde joliment soutenue par le piano/orgue fait merveille. Sur le rocksteady « Throw Me Down » au texte et à la mélodie parfaite ou sur le si doux « Hope St. », Pressure Cooker fait dans le velours .
Comme les gars excellent aussi dans le ska comme c’est le cas sur « Peacemaker » à l’harmonie enjouée ou sur le sautillant « My Turn », cuivré a souhait, on est bien obligé de constater qu’il n’y a quasiment aucune faille sur cette galette.
Et quand en plus on est capables de pondre des merveilles comme ce lancinant « Long Night On Earth » qui nous plonge façon Rythm’n’ Blues au fond d’un club des 50’s et nous étourdit avec son long solo de sax repris à l’unisson tel un Big Band par la section cuivre, on rend les armes et on accepte l’évidence: Cet album est indéniablement un des tous meilleurs de son époque. Clairement un « Must Have » pour tout fan qui se respecte !
Bronsky
PS : Big up a Ronan Redheaman pour m’avoir « poussé » vers l’excellent « Committed » lors de sa sortie et ainsi m’avoir fait découvrir ce groupe.