Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – THE STINGERS atx – All In A Day (Grover Records/2004)

« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois…

UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIRE : THE STINGERS atx est un groupe formé en 1998 à Austin, capitale du Texas (atx = Austin Texas) autour de Jonny Meyers à la guitare et au chant, Patrick Pretorius au clavier et au chant, Wayne Myers au trombone, Willy Camero à la basse, Patrick Kelly à la batterie et Miguel Harvey au chant.

Le groupe mélange ska, reggae et soul, et publie en 2000 un 45 tours éponyme. En 2001, il en sort un second, « Big In Mississippi », puis signe sur Grover pour en publier un troisième, « Rich Boy », avant d’enchaîner avec son premier album, « This Good Thing », toujours sur le label allemand, avec Victor Rice à la production (réédité plu tard par Jump Up Records).

Le groupe commence à pas mal tourner en Europe, et il sort en 2004 « All In A Day », son second album, toujours sur Grover Records. Le disque est excellent et le groupe assure une poignée de date en France, notamment à la Flèche d’Or à Paris. Peu après, Jonny Meyers et Wayne Myers montent Rokkatone, un groupe acoustique spécialisé dans les musiques caribéennes qui sort en 2006 un album, « In This Life », sur Grover Records et sur Ska In The World au Japon.

Après « All In A Day », il devient  difficile d’avoir des nouvelles du combo d’Austin qui semble à l’arrêt. Pourtant en 2008, le label Mossburg Music (drivé par Meyers) sort « This Time Around », le troisième opus des Stingers. Il semble qu’une édition huit titres de cet album ait été publiée en vinyle sur le même label peu de temps après. Depuis, The Stingers atx semble avoir définitivement disparu des écrans radars.

LE DISQUE : Voilà un disque (et un groupe) dont beaucoup n’ont probablement jamais entendu parler. Et pourtant en trois albums, The Stingers atx a plus que laissé des traces. Et dès le premier morceau de ce second album, « Pickup », on est conquis. Voilà un reggae instrumental simple, qui ne se la raconte pas, mais qui est tellement gorgé de feeling qu’on comprend immédiatement qu’on tient là un grand groupe américain. Encore un.

Car les Etats-Unis ont souvent été pourvoyeurs de combos hauts en couleurs, de Hepcat à See Sport, des Scofflaws à Jump With Joey. Et quand on tombe nez à nez avec « Let’s Be In Love », monumentale ska song à la cool avec un irrésistible sifflement de trombone et des voix aux petits oignons, on se dit que décidément l’Amérique en a sous le capot. Et pas un capot de Twingo. C’est d’une sensibilité à toute épreuve, il n’y a pas le moindre défaut, le clavier en arrière plan donne de la fluidité à l’ensemble et c’est assurément le titre le plus fort d’un album qui tient la route de A jusqu’à Z. Dans une  assez veine similaire, on criera au génie à l’écoute de « Painting Portraits » avec ses impeccables backing-vocals. C’est chaloupé, c’est engageant, ça invite à la danse qu’il pleuve qu’il neige qu’il vente.

Quand ça ralenti un peu ça donne « Did I See You », parfaite comme un vieux Slackers mid 90’s, avec encore une belle complémentarité entre les voix lead et les voix secondaires, et le solo de guitare ajoute encore un peu de finesse dans un mélange aussi gracieux qu’un sourire de Natalie Portman. Ou bien ça vire rocksteady sur « Dream About It » ou « All In A Day » qui ferme la marche avec son harmonica, et c’est encore du pur bonheur en barre.

Et puis « Strangely So », et puis « Am Rut », et puis « In Disguise », et puis le génie du refrain sur « Can’t Wait » (et ce trombone, encore une fois), et puis la production de Victor Rice, et puis et puis et puis…

Et puis on constate qu’on tient là l’un des plus beaux albums américains des années 2000, et on se dit que si ceux-là pouvaient revenir un jour, ça serait l’occasion de faire la fête de Vladivostok à Anaheim, de Pretoria à Helsinki. En attendant, on réécoute, et on admire…

Vince

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