Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – THE VENTILATORS – Golden Love – (Here We Go/1994)

« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois ».

UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIRE : C’est en 1991 du côté de Bienne en Suisse, ville bilingue et horlogère, que débute la carrière de THE VENTILATORS autour d’Ueli Otti à la guitare et au chant, Jean Marmier au sax, Handjörg Dürig au trombone, Olivio Travaglini à la basse, Karin Diblitz à la batterie et Jean-Daniel Stämpfli au clavier.

Le groupe aime le vieux ska jamaïcain et publie un premier 45 tours, « Desolation In Me » début 93, suivi de près par son premier album, « Blue Beat Train », chez Tudor Rock. Le sextet se fait remarquer en cette période où le ska de cette partie de l’Europe (surtout l’Allemagne) a le vent en poupe.

En 1994, le combo sort un magnifique maxi Ep six titres, « Golden Love », et avec « Blue Beat Train », les deux disque sont réédités en un seul cd par Pork Pie Records un an plus tard. En France, le fanzine Let’s Skank et ses incontournables compilations contribuera à la renommée des Ventilators qui petit à petit vont se faire de plus en plus discrets.

En 1997 pourtant, le groupe sort « Orange Flowers », son second album, et il faudra attendre 2004 pour voir publier le troisième, « Pearls », passé totalement inaperçu.

Depuis, le groupe a totalement disparu des écrans radar, mais il reste profondément ancré dans la mémoire de ceux qui ont découvert le ska au début des années 90.

LE DISQUE : En voilà donc un groupe qui a disparu, mais qu’on n’a pas oublié. Surtout pas ce maxi Ep sorti en 1994. Car en 6 titres, les Biennois s’imposaient comme un e formation incontournable sur la scène Européenne, alors qu’au USA, The Toasters, Hepcat ou Let’s Go Bowling faisaient furieusement chauffer les loafers.

Deux reprises sur ce disque, et pas n’importe lesquelles : « Golden Love » d’après Lord Creator, l’un des plus anciens (certainement l’un des meilleurs), mid-tempo et adaptée ici avec un maximum de talent. C’est forcément plus moderne que la version originale qui elle était très roots (on la trouverait même rétro de nos jours), et les Ventilators réussissent parfaitement à apposer leur marque, fortement aidés il est vrai par la voix assez incroyable d’intensité d’Ueli Otti. Alors forcément maintenant, on peut trouver que c’est archi-connu, mais en 94, on était une ribambelle a n’avoir jamais rien entendu. L’autre reprise, c’est « Try Me One More Time » empruntée à Floyd Lloyd, et c’est un chef d’oeuvre, ni plus ni moins. L’originale était pas mal, mais la reprise ici présente est absolument remarquable de maîtrise et d’efficacité. Ce qui est incroyable avec les Ventilators, c’est qu’il réussissent à marier sans fausse note l’énergie du revival, tous cuivres en avant et avec juste ce qu’il faut de vitesse, et la souplesse du ska sixties qu’ils ont dû écouter en boucle avec, toujours, un chanteur à l’aise dans ce registre comme Donald Trump dans un bordel de Pattaya.

Dans un style très voisin, quoique plus rapide, encore plus proche du revival teuton, le groupe envoie « Lost for Sure », une composition de toute première catégorie qui restera pour moi l’un des très grands titres des années 90. Imparable invitation à la danse, le morceau ne souffre d’aucune baisse de régime et réussit l’exploit de se mettre au niveau des Busters voisins, alors qu’en 94 les Busters, c’était pas n’importe qui.

Classe jusqu’au bout des ongles, le son des Ventilators fait aussi dans la profondeur et l’intensité avec un peu de mélancolie sur « Don’t Let Me Wait in Vain », chanson de désamour puissante où une fois de plus Ueli Otti brille par la qualité de son organe.

« Missing You » à l’entrée envoie parfaitement l’affaire dans un registre mid-tempo, et « Circus Rider, excellentissime instrumental, fait office de  conclusion parfaite pour un grand Ep qui ne nous rajeunit pas, ou plutôt si, qui nous rajeunit et nous rappelle quand on avait 20 piges et que personne ne pouvait nous battre au skank.

Vince

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