Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – TOP CATS – Mr Donkey Paradise (1999-JAMDOWN)

« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois…

UN PEU(BEAUCOUP) D’HISTOIRE : Parlons peu, parlons bien. Y’aura pas besoin de s’appesantir de toute manière pour parler de la carrière des Top Cats, malheureusement du genre éclair, en tous cas  en pointillés trop espacés. Car le groupe Londonien du chanteur et leader Natty Bo, également connu pour être celui des merveilleux Ska Cubano, pourtant toujours actif, se fait bien trop rare…

Fin des années 90, ce fameux Natty Bo, DJ renommé de l’autre coté de la Manche, notamment résident du Gaz Rockin’ Blues, monte un gros groupe ska, à l’orientation 60’s, accompagné des quelques pointures locales, comme Tin Harborne au sax ténor, Damion Viney au trombone, qui composent tous les deux, ou la fidèle saxophoniste de Gaz Mayall et ses Trojans, Miss « Megoo » Lerner.

En 1999, le groupe, composé ainsi d’une dizaine de zicos,  autoproduit son premier album, nommé « 1000 KHz » aux sons majoritairement ska, très trad, qui confirme tout le talent de chanteur de Natty. Le label Jamdown, connu pour produire les albums de Capone & The Bullets et quelques compils ska, les chope au vol et leur permet de réenregistrer direct quelques nouveaux titres qui, agrémenté des meilleurs du précédent opus, composeront ce « Mr Donkey Paradise » sorti la même année… Ils tournent pas mal à cette époque, avec un passage remarqué au Dance Ska La en 2001.

Natty Bo, contacté alors pour se joindre aux débuts de l’aventure Ska Cubano, qui aura un gros succès,  délaisse alors un peu sa formation d’origine, mais sans jamais la mettre sous silence. Ils sortiront par exemple un excellent 45 tours en 2012 chez les Japonnais de Sunshot Records, label des Ska Flames, et continuent de se pointer de temps en temps à l’affiche d’un festoche, comme au Skamouth 2017 tout récemment.

LE DISQUE : Quel coup de force avaient réussi les Top Cats avec la sortie de ce « Mr Donkey Paradise » ! D’entrée, avec sa basse quasi rockab’ et ses cuivres patinés, la voix de Natty Bo qui virevolte sur tous les tons, « Calling Your Name » se pointe là pour démontrer que le groupe est un des meilleur représentant du ska à la mode 60’s de l’époque… Le son est bichonné, façonné «à l’ancienne» et fait penser inévitablement au travail des Français  du Jim Murple Memorial.

Le chorus de cuivre lumineux de « Done Your Wrong » se pose là aussi pour faire dans le vintage… Ca swingue coté rythmique, soutenue sans coup férir par les cuivres et le solo de trompette est juste énorme. Pendant ce temps, Natty Bo régale une nouvelle fois pour un hit génial.

« Tear The Place Down » est le premier instru du skeud, puissant comme un Skatalites, où chacun y va de son bon petit solo, chevauché par les toasts inspirés de Natty qui sait visiblement tout faire…. Grosse réussite aussi pour l’autre instru « The Chalice Of Fu Manchu », qui après un coup de gong un peu mou du genou, dégaine une rythmique explosive sur laquelle les cuivres nous font une nouvelle démonstration, tant dans le domaine rythmique, que du chorus, classique dès la première écoute.

Le « Blue Lagoon », rocksteady qui le précède, restera moins marquant, et parait un poil folklorique avec son sax un peu esseulé accompagné d’un harmonica simpliste, pourtant bien renforcé par les copains sur des parties  plus inspirées, donnant un peu plus de  tenue a l’ensemble.

On vous reparlera par contre avec le sourire aux lèvres de « Caught In The Fire » qui balance un max, infernale machine à danser, un ska monté sur ressorts à la rythmique hypnotisante, aux parties de cuivres qui ne manquent pas de sel, encore une fois magnifiquement interprété par ce chanteur qu’on découvre alors. « Lay Down The Law » fait dans le style grande époque avec son intro magistrale. Le titre déroule encore cinq minutes de bonheur ska sur un rythme infernal.

On n’omettra pas sur la fin de la galette de vous parler de la régalade que constitue « Dr Cash » encore un ska pêchu à la mélodie enlevée, aux couplets inspirés, relevés de ces chœurs légèrement nasillards typique des 60’s… Pas plus qu’on oubliera ce « Let Them Go »,  ténébreux instrumental en mode chevauchée fantastique affublé d’une clarinette entêtante, mémorable.

En sortant cet album, compact avec ses seulement neuf titres, les Top Cats se dévoilaient comme un des tous meilleurs représentants d’un ska sixties qui se veut avant tout généreux et dansant. L’effort investi pour développer un son au grain proche de celui des meilleurs studios de l’époque est tout aussi honorable et particulièrement réussi. Ecoutez et réécoutez donc ce fabuleux album sans modération  et gageons que les récentes apparitions du groupe puissent être synonymes d’une nouvelle sortie prochaine.

Bronsky

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