Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – WESTERN SPECIAL – ROAD TO THE ROOTS (Zig Zag-1998)

« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois… 

UN PEU(BEAUCOUP) D’HISTOIRE : C’est en 1995 qu’une bande de copains rémois, issus de plusieurs autres groupes à tendance ska-rock se rassemble avec l’idée de défendre une vision plus roots de la musique Jamaïcaine. Leur première reprise travaillée sera « Western Special » des Potato 5 et c’est ce nom qu’ils choisiront pour leur nouveau groupe.

Ils sortent rapidement en autoproduction un 45t composés de deux titres enregistrés en une prise, « Golgoth System » en face A et « Godzilla Stomp » au dos, qui laissent entrevoir de belles dispositions. 

En 1998, avec l’appui de Zig-Zag et du magasin activiste Moon Stomp, ils sortent un premier album nommé « Road To The Roots » qui confirme en 11 titres, malgré les imperfections d’un enregistrement 100% « do it yourself », qu’on tient bien ici un excellent représentant tricolore du ska et du rocksteady. L’album se vend plutôt bien et aura droit à un deuxième pressage sous l’égide de Tripsichord.

Pour le second album, qui sort en 2000 sous le nom de « Hot Jamaïcan Mixture », le groupe est rejoint par un chanteur-toaster qui ouvre l’horizon du groupe à des sons plus modernes comme sur la reprise en version française quasi-ragga du « Boom Shaka Lacka » d’Hopeton Lewis. On notera une grosse progression niveau prod, ainsi qu’au niveau de la voix de Christelle, seule chanteuse sur le premier opus, qui nous délivre ici un délicieux « Love You Anyway ». Mais les Western, avec cette galette sortie aussi en version vinyl chez Redheadman, confirment surtout leur excellence en mode instru, comme sur « Lady Beltham » ou l’explosif « Yang Tseu Kiang ».

En 2002, avec un « Moonlightin’ » conjointement édité par Patate Records et encore Redheadman, classieux jusqu’au bout de la pochette, les Western s’installent dans leur premier rôle sur la scène Européenne avec des titres finement composés et richement arrangés. Les « Will You ? », « See Them Drop » ou « The Curse Of The Catwoman » sont clairement parmis les meilleurs titres sortis à cette époque.

Malheureusement, malgré le niveau affiché, les paquets de concerts un peu partout en Europe qui leurs permettront de lier des amitiés avec de nombreux groupes comme les Allemands de Yellow Umbrella que le saxophoniste Bernard Landis rejoindra dès l’arrêt du groupe, Les Western ne résisteront pas à l’usure des années et à la baisse d’exposition de la scène ska en France et ils splittent en 2005 nous laissant une belle œuvre discographique et pas mal de regrets.

LE DISQUE : On vous l’a déjà dit, cette rubrique « Classics » n’a pas pour vocation de compiler bêtement les chef-d’oeuvres de notre musique préférée, mais tente aussi de vous faire partager des œuvres qui ont compté dans l’histoire de la scène, ou bien même tout simplement d’un point de vue tout personnel, parce qu’ils ont marqué nos routes de fan…

Ce « Road To The Roots », justement bien nommé, fait donc partie de la mienne. On est en 1998 et, surnageants dans le succès du ska-festif, quelques irréductibles tentent de tirer leur épingle du jeu dans une orientation bien plus roots du ska ou du rocksteady… C’est ainsi que l’on commence a entendre parler, entre autres, de ces Western Special, qui, au grès des concerts ou de titres placés sur des compilations attisent la curiosité. Lorsque je croise la pochette de ce premier album au détour d’un rayon d’une FNAC qui faisait alors encore son boulot, j’achète direct et mes oreilles frémissent de plaisir dès la première écoute.

Dès l’entrée en matière, et ce morceau titre bien balancé aux arrangements d’harmonica et de steel drum qui lui donnent un petit air world music que n’aurait pas renié les Trojans, on sent qu’on a affaire un groupe a part.

La première impression est la bonne et confirmée par leur reprise du « Western Special » des Potato 5 juste derrière : le style et les zicos sont bons, et sur un tempo mené par une basse bien ronde et des percus omniprésentes, les solos défilent sans coup férir.

C’est d’ailleurs le cas sur l’ensemble des titres instrus présents ici, que ce soit sur du ska bien trad bien swing des « Birthday Song » et « Arcadii Swing », sur le boogaloo « Whistling Boogie » ou bien sur le « balkanisant » « Fatma Ska », les cuivres se régalent sur les beaux chemins tracés par la section rythmique. Même le ska funk un brin foutraque du « Tribute To Marc Dorcel » qu’on aurait bien vu du coté d’Austin Power ravira nos oreilles.

Et même si le groupe manque d’aisance sur les titres chantés, même si la délicieuse Christelle ne possède pas l’assurance au chant des divas Jamaïcaines, la reprise de « Don’t Touch Me Tomato » de Phillys Dillon, ornée du retour des arrangements de steel drum et la version de « Golgoth System » qui ne pourra que vous remémorer de bons souvenirs de soirées, sont deux moments des plus charmants.

Si l’on ajoute a tout ça le somptueux hommage final a Rico Rodriguez avec «Meditation In Wareika », un des titres les plus cool de toute ma disco et qui fait encore mon grand bonheur a chaque écoute, vous comprendrez facilement qu’avec ce genre de bonnes fréquentations, je ne pouvais que basculer vers le coté ska de la force.

Bronsky

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