Rude Boy Train

SAVE FERRIS – Checkered Past – Withyn Records

Checkered PastUN PEU D’HISTOIRE : SAVE FERRIS, c’est le groupe ska-rock formé au mitan des 90’s à Orange County (Californie) autour de Monique Powell et d’une fine équipe de musiciens pas manchots du tout.

A l’époque, No Doubt cartonnait avec « Tragic Kingdom », et les majors signaient du ska à tire larigot, surtout quand c’était chanté par une fille.

Voilà donc Save Ferris qui vend des caisses de « It Means Everything » en 1997, son premier album avec « Come On Eileen » empruntée aux Dexys Midnight Runners dessus.

Deux ans plus tard, la vague est retombée et le second opus (« Modified »), pourtant excellent, a moins de succès.

Au début des années 2000 le groupe se dissout, avant de réapparaître en 2013 pour un concert, puis deux, puis trois, mais seulement avec Monique Powell, les autres n’ayant pas grand chose à cirer de ce retour qu’ils jugent pas tout à fait indispensable. Une campagne de préfinancement qui confine au hold-up plus tard, voici le nouvel ep des nouveaux Save Ferris.

LE DISQUE : Moi elle m’avait énervé cette histoire de reformation de Save Ferris, alors qu’à l’exception de la chanteuse, personne n’avait envie d’y retourner. Vraiment, ça sentait l’engueulade à plein nez et le procès sanglant. Apparemment de procès il n’y eut point, et l’affaire fut certainement réglée avec quelques billets verts. N’empêche que cette campagne PledgeMusic où l’on pouvez commander le cd  5 titres pour 29 $ avait elle aussi réussi à me foutre en rogne.

C’est donc avez un drôle d’arrière goût dans la bouche que je suis allé écouter ça, persuadé pourtant que musicalement ça resterait valable, la Monique n’étant pas du genre à s’entourer de charlots. Et le résultat disons-le, est à la hauteur.

On retrouve l’énergie ska-rock telle qu’on l’avait laissée il y a quinze ans, avec toujours ici ou là quelques divagations punk, une section cuivres qui envoie du lourd, un maximum de soleil, de plage et de mojitos, et une Monique Powell qui n’a rien perdu de ses qualité vocales.

Ca donne donc « Anything », véritable petite bombinette qui aurait cartonné sur les radios universitaires il y a deux décennies, avec une intro de basse comme sur le « Oi ! to the wold » de No Doubt, avec de la vitesse et du skank, une grosse prod à l’américaine et un sens de la mélodie qui fait mouche dès la première écoute. C’est propre, c’est net, y a même des choeurs féminins, et ça c’est tout ce que j’aimais dans ma jeunesse, quand je guettais la nuit les bonnes ondes sur MTV et sur MCM.

Juste derrière, « New Sound » fait dans le trip reggae, avec un featuring de Neville Staple pas vilain du tout, et montre que les Californiens sont aussi très à l’aise dans le mid-tempo avec des breaks bien comme il faut juste où il faut. C’est intense, maîtrisé de A à Z, et avec « Golden Silence », Save Ferris nous sert un ska revival de toute première bourre comme à la grande époque allemande de Pork Pie Records avec un final énervé de toute beauté. Je signe en bas à droite, et je signe aussi à l’écoute de « Do I Even Like You » dans délire assez proche, légèrement plus punkisant sur les bords, voire au milieu.

L’ep se termine par « Goodbye Brother », le morceau calme par excellence, pas tout à fait sixties car la prod est moderne et que ça reste très pop, mais on sent ici l’ambiance californienne immortalisée par Reel Big Fish, Buck O Nine et consorts, que Save Ferris réussit parfaitement à ressusciter.

La démarche était vilaine mais le disque est réussi. Peut-être qu’avec un nouvel album d’ici un ou eux ans, le nouveau combo d’Orange County réussira à emporter ma totale adhésion. On verra bien…

Vince

 

 

 

 

 

 

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