SOLID’AIR FEST (The Run – The Sarah Connors – The SteadyTones – Foolproof Riddims) – 9 février 2013 – Chaligny (54)
Wooooouuuuuhhhhh, allez c’est parti on est le 9 il fait moins quatre ça pèle le zguègue ça fait des semaines que j’attends ce concert pas trop loin de la baraque. Et comme j’ai appris que THE RUN jouait en premier, pas question d’arriver en retard.
Je pénètre dans la salle alors que le groupe parisien vient pile poil de démarrer, et je vois une bande de darons en train d’envoyer du son two tone agrémenté d’un brin de reggae. Et ça, c’est tout ce j’aime ! C’est simple, c’est sec, c’est un chanteur/un guitariste/un bassiste/un batteur/un clavier, ni plus ni moins, et bon dieu ça sonne ! On pense à qui ? The Specials ? The Dead 60s ? Arthur Kay & The Originals ? En fait un peu à tout ça ouais. Un titre comme « Night of the living dread » a des allures de « You’re not the law » du groupe de Matt McManamon. Malheureusement pour The Run, le public est encore assez clairsemé en ce début de soirée, et l’ambiance n’est pas des plus déglinguées, mais les absents ont toujours tort. Tout (ou presque) leur album y passe, de « Lyrical Criminal » à « Lonesome Train » en passant par « Future is Now » ou par l’excellente « Lover’s Lament » dont vous pouvez allez mater le clip sur you tube. Une heure de set avec un chanteur à la voix bien rocailleuse, un clavier qui ressemble à Joe Jackson et un groupe franchement très chaudement recommandable (tout comme leur album tout rouge et bien classe).
C’est la pause, on va s’en boire une, on serre des louches, on tape du pied au son de « Ghostface Killer » (c’te pur hit), on cause un peu avec des musicos présents dans la salle, et hop les gaillards de THE SARAH CONNORS montent sur scène avec leur chanteur sapé comme un milord. Leur style est un mélange disons de The Burial, des Redskins, de The Aggrolites avec un peu de Jam et de Specials, et ils appellent ça du dirty jamaïcan rock’n’roll (l’expression est parfaitement bien trouvée). Là aussi, ils nous servent presque tout leur disque (cette si belle pochette !) à coup de soul, de reggae, de garage et de ska, avec « Six Feet Under », la superbe « Suburbs of The Shadows » ou « Take Me », très rock et vintage comme une vieille américaine seventies. On a même droit à une reprise de Harry Belafonte dont le titre m’a échappé, et à « Little Bitch » emprunté aux Specials (et à 65 Mines Street !). Le chanteur harangue la foule, réussit à faire bouger le public, et tombe rapidement la veste, la chemise puis le marcel pour finir presqu’à oilpé, ce qui tranche un chouïa avec la chemise de première communion du clavier. Encore un très bon show, encore un très bon groupe ! Apparemment on est verni cette année !
Et ouais et ouais et ouais mais ça ne fait que commencer, parce que derrière il y a THE STEADYTONES, le groupe allemand dont on entend beaucoup parler ces derniers temps, la faute à une tournée en tant que backing-band de Stranger Cole et à un premier album fraichement sorti chez Grover Records. On s’échauffe en écoutant la sélection (excellente comme d’habitude) du Precious Oldies Sound System, et voilà les Bavarois qui débarquent sur scène avec The Prince Of Rudeness (Flo, le gars du Judge Dread Memorial) à la batterie et au chant, et une chanteuse ma foi fort sympathique dirons-nous (pour faire un euphémisme).
Et là tout de suite, tu comprends que t’as pas affaire à des rigolos, mais qu’on tient là l’un des très bons groupes de demain. Ça joue putain ça joue ! Le batteur/chanteur n’a pas une voix exceptionnelle (elle est même à la limite de la justesse sur le disque), mais alors il frappe habilement et il a vraiment un énorme feeling derrière son look pour le moins décalé. Tout le groupe d’ailleurs a visiblement l’habitude de monter sur scène accoutré comme Sheila quand elle chantait avec Ringo. Là encore, c’est une bonne partie de leur album en bois fait à la main (dont on reparle bientôt) qui y passe, avec toutes les meilleures, mention spéciale à « Eyes Wide Shut » (raaahhhh qu’est-ce qu’elle chante bien cette Narges !), à la très soul « Calling You », à « Lie To Me », à « Cock Flavour Soup » façon Judge Dread (forcément) ou à l’impeccable « Daydream on a Sunny Afternoon ». Et histoire de nous gâter, on a droit à un bon gros medley des familles, avec « Do The Moonhop », « Longshot Kick The Bucket », « Reggae From The Ghetto » et d’autres encore, et franchement y a pas mieux pour faire skanker la fosse. Le public ne s’y trompe pas, ça se dandine ça transpire ça lève le poing en gueulant « reggaeeeeeeeeeeeeeeeeee é é é, from the ghetto », y a les selecters du Precious Oldies qui sont à bloc au premier rang, y a de la bretelle qui gigote, de la chemise Ben Sherman qui se frotte à du polo Fred Perry, et des garçons et des filles qui dansent comme des malades avec une bonne grosse banane scotchée aux lèvres. On nous sert aussi du « Monkey Man », pas super original mais redoutable d’efficacité, et le tromboniste assure comme un chef tout seul (la saxophoniste est absente ce soir) sur « Super Skank », un bon instrumental magnifiquement envoyé droit dans ta gueule !
1h20 de gros show qui tue, avec un groupe super en place qui a l’air particulièrement content de venir sur scène nous envoyer des ondes positives. Classe, classe, classe et encore classe !
Bon c’est pas tout ça mais il se fait tard et avec mon grand âge j’ai les os qui fatiguent, alors je fais mes emplettes sur les stands parfaitement achalandés, je tape un peu la discute avec un activiste strasbourgeois, quand les Slovaques de FOOLPROOF RIDDIMS se présentent et envoient du gros reggae/dub à la bien comme disent les bad boys de Marseille. Agréable, mais comme la fatigue me gagne je rentre me pieuter avant la fin du set.
Dehors, il fait tellement froid que je crois que je vais croiser un ours blanc ou l’épave du Titanic, mais en fait non, on est à Chaligny, un bled égaré au beau milieu de la campagne Lorraine qui avait ce soir des allures de Camdem Town.
Gros big up à Mick et à toute l’équipe qui chaque année se casse le cul pour nous organiser une soirée quatre étoiles, avec des bons groupes, des stands cool pour dépenser l’argent du ménage, des bières à 1 € 50 (ça vous fait rêver ça les Parisiens !), un Sound System qui déchire et des gens on ne peut plus sympathiques. Une chose est sûre : C’est avec un plaisir non dissimulé qu’on reviendra la prochaine fois !
Vince
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