Rude Boy Train

Solid’Air Fest (Tony Top – Ben Kalla Mento Cloub – The Berbiseyans – 8°6 Crew) – 20 février 2015 – Chaligny (54)

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Ça y est c’est reparti pour le rendez-vous annuel du SOLID’ AIR FEST, organisé depuis des lustres à Chaligny, près de Nancy.

Pas de doublette internationale cette année pour assurer la tête d’affiche, mais un groupe francilien culte de chez culte : 8°6 CREW.

Arrivée à la bourre (comme d’habitude), premier groupe raté. C’est donc BEN KALLA MENTO CLOUB qui monte sur scène. Y avait écrit que le groupe était de Lyon, sauf que je remarque des musiciens issus du Nancy Ska Jazz Orchestra et de la Casa Bancale. On va donc dire que c’est moit’/moit’ Nancy/Lyon. Le quintet envoie un mélange de sons caribéens à base de mento et de calypso, mais moi franchement j’arrive toujours pas à différencier vraiment l’un de l’autre. Un batteur, un guitariste-chanteur, un trompettiste-chanteur, un bassiste, et un harmoniciste qui joue aussi du sax soprano composent la fine équipe qui a décidé de jouer assis (à part un qui est resté debout). Qu’est-ce qui se passe les gars ? Vous voulez peut-être aussi faire un feu de camp et mettre à chauffer les merguez ? Ok, les Jolly Boys jouent assis, oui mais ils ont quelques kilomètres au compteur les pépés. N’empêche que assis ou pas, le Ben Kalla Mento Cloub se démerde plus que pas mal. C’est ensoleillé, c’est joyeux, c’est pile ce dont on a besoin au coeur de l’hiver en Lorraine. Côté set-list, évidemment je ne connais pas leur répertoire, mais ils ont joué pas mal de reprises, notamment « Hello Carol » des Gladiators, très bien interprétée, du Jamaicans qui fait « Ba Ba Boom », excellent, et évidemment du Harry Bellafonte avec une très bonne version de « Coconut Woman » qui a fait danser dans la fosse, et le tube « Day O », classique (l’originale d’ailleurs est des Caribbeans et pas de Bellafonte). Environ 45 minutes de set, avec un final ska bien classe sur une version remaniée de « King Of Kings », que j’aurais attribuée à Prince Buster, mais qui est de Jimmy Cliff. Bien belle découverte que ce groupe qui vient rejoindre King Pépe au rang des frenchies qui aiment le calypso.

La soirée se poursuit avec THE BERBISEYANS, le groupe de Dijon qui fait dans le skinhead reggae. D’ailleurs on va vous prévenir tout de suite : c’est pas aussi clair que ça. Disons que sur une base skinhead reggae classique (chant, guitare, basse, batterie, clavier), le groupe met pas mal de trucs à lui, c’est parfois très rock, et le flow peut même à l’occase se rapprocher des frontières du hip-hop. C’est un groupe assez récent donc c’est parfois un peu hésitant et ça manque peut-être de mélodies, mais côté rythmique on sent vraiment quelque chose de très déterminé, qui confine presque à la transe (j’exagère un peu). Le line-up est assez inattendu, avec un clavier qui doit avoir pas loin de 50 piges, un guitariste qui a l’air tout minot (et qui se démerde pas mal du tout), et un crêteux à la basse, alors que The Berbiseyans c’est plutôt un groupe de rasés. Il y a donc une certaine originalité là-dedans, à affiner probablement, mais le combo a prouvé, notamment à la toute fin de son set, qu’il en avait sous le capot, avec un enchaînement de deux bons morceaux bien calibrés pour conclure.

Pendant que le PRECIOUS OLDIES SOUND SYSTEM fait tourner ses galettes toujours aussi irrésistibles durant la pause, le groupe très attendu (y a qu’à voir le monde qui s’agglutine) commence à se mettre en place. 8°6 CREW est de retour à Chaligny, et tous les zéras du coin se sont passé le mot. Y a de la chemise Ben Sherman et du polo Fred Perry en veux-tu en voilà, et on sent que ça va transpirer dans le pit.

Boom c’est parti, les huit gaillards ont l’air en forme, et en guise d’entame, Charly entonne une génialissime « Old Reggae Friends » de circonstance, reprise en choeur par la foule en délire. Les premières fois que j’ai entendu un disque du 8°6, j’avais trouvé ça un peu basique, un peu bateau. J’étais dans ma période 60’s et j’aimais les trucs techniques. Pas loin de vingt ans plus tard, je trouve ça super classe, avec un répertoire chargé jusqu’à la gueule d’hymnes absolument imparables. Et quand on commence un concert avec un morceau de cette qualité (les paroles, la musique, l’énergie), on se met forcément le public dans la poche. Ça enchaîne assez vite avec « You Come », là aussi est n’est pas loin de l’émeute dans les premiers rangs, et le groupe annonce qu’on va avoir droit à pas mal de nouveautés, puisqu’un album doit sortir très bientôt, et j’en connais quelques-uns qui doivent se frotter les mains. Des nouveautés il y en eu cinq ou six, à vue de nez, avec pas mal de plans reggae, et malgré la qualité des morceaux, ça n’a eu pas le succès des titres les plus connus repris avec de la voix, comme dans les tribunes de Bauer, à l’instar de « Jibbers », passage obligé au songwriting impeccable, apprécié par tout le monde, même par les supporters de l’ASNL et du FC Metz (et pour ceux qui n’auraient pas compris, le 8°6 « encule le football moderne et toute la clique de la FIFA »).  Y a du « Laisse Moi Rêver » calibré pour la danse, du « Vieille France » évidemment, un classique parmi les classiques, et à la fin du rappel, le 8°6 nous envoie une version tout simplement apocalyptique de « Bad Bad Reggae », avec le break vers le milieu et une ambiance de déglingos qui restera dans les annales de la salle des fêtes de Chaligny. Tout le monde gueulait « SO MAN, NOW NOW NOW NOW, LISTEN TO THIS BAD BAD REGGAE », avec la magnifique mélodie de cuivres derrière, et c’était un putain de grand moment de ska !

On regrettera tout juste de pas avoir eu droit à la soulissime « I Need Help » (un de leurs meilleurs titres), mais si on commence à égrainer les titres qu’on aurait voulu entendre, chacun va refaire sa propre set-list. Content aussi d’avoir revu Muzo au sax, et content enfin de constater qu’à l’instar du Red Star FC de la saison prochaine, le 8°6 Crew est définitivement un groupe de première division. 

Vince

 

 

 

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