Rude Boy Train

SUBLIME WITH ROME – Sirens – BMG

UN PEU D’HISTOIRE : 1996 est l’année de la mort de Sublime. Brad Nowell, chanteur/guitariste du combo de Long Beach est victime d’une overdose d’héroïne avant l’été. Ses deux acolytes, Bud Gaugh (batterie) et Eric Wilson (basse) sont K.O debout.

Deux mois plus tard, contre toute attente, le troisième album du groupe connaît un succès phénoménal malgré l’absence de promo de Wilson et Gaugh. Cinq millions d’exemplaires seront vendus jusqu’en 1999 et le groupe deviendra l’un des plus célèbres de la seconde partie des 90’s aux USA (17 millions de disques vendus dans le monde à ce jour).

En 1997, Bud et Eric décident de monter Long Beach Dub Allstars, un groupe reggae/hip hop/punk/ska/dub dans la lignée de Sublime avec des potes du coin. Ils sortent deux albums, et commencent à parler d’une reformation de Sublime en 2008. Mais comment relancer Sublime sans Bradley Nowell ? C’est sur cette question qu’une controverse va voir le jour, entre ceux qui crèvent d’envie de voir (ou de revoir) Sublime, et ceux qui crient au scandale et considèrent que le trio ne peut pas vivre sans Nowell. La famille du défunt décide  alors d’entamer une action en justice pour que le groupe de Wilson, Gaugh et Rome Ramirez (le nouveau frontman) ne puisse pas s’appeler Sublime. La justice donne raison aux Nowell et Sublime devient Sublime with Rome. 

Le 12 juillet 2011 sort « Yours Truly », le premier album de Sublime with Rome, avec « Panic » en guise de single. Le disque entre en neuvième place du Billboard 200 (en quatrième place du Billboard rock), incontournable hit-parade des albums aux États-Unis.

C’est à l’été 2015 que sort le second album, « Sirens », mais sans Bud Caugh (batterie), qui a décidé que pour lui, l’aventure était terminée.

LE DISQUE : A la première écoute, on se dit que si le premier album de Sublime With Rome était excellent, il semble qu’avec le départ de Bud, le trio ait perdu un tiers de son talent. Car à l’évidence, « Sirens » n’est pas au niveau de « Yours Truly », et encore moins de l’album éponyme de Sublime en 1996.

La recette à peu près toujours la même et a fait flores un peu partout dans le monde. Du ska, du reggae, mélangés avec du rock, un brin de hip-hop, parfois avec du hardcore voire du blues (à l’époque de Nowell). La formation en trio est complétée par du clavier, des samples, et parfois même une peu de cuivres.

Et de prime abord, « Sirens » semble moins harmonieux, moins fluide, moins agréable à écouter que son prédécesseur. La faute, probablement à un agencement des titres un peu bancal, et à un dub en milieu d’album (« Promise Land Dubb ») à rallonge (comme souvent avec le dub) avec une batterie qui s’amuse à jouer en décalage. Je sais, c’est fait exprès, mais je trouve que ça manque totalement d’harmonie et que ça a même vraiment tendance à taper sur le système. Même sanction pour le morceau d’après, « Best Of Me », tentative de gros punk-rock des familles, mais avec des riffs un brin métal, un chant pas très à propos, et là aussi, une batterie qui part dans tous les sens. Et la vilaine façon dont le combo a arrangé la suivante, « Put Down Your Weapon », suivie par un hardcore raté (« Run and Hide »), rendent ce milieu d’album franchement indigeste.

On se consolera donc avec les deux ska qui ferment la marche, « Skankin’  » et « Gasoline », toutes les deux très dansantes et assez bien branlées. Mais c’est surtout le début du disque qu’il faudra retenir: « Sirens », avec les potes de Dirty Heads, « Brazilia », un bon reggae-rock comme on les aime, et bien entendu « Wherever You Go » et « Been Losing Sleep », toutes deux  magnifiques, suffisamment en tout cas pour relever le niveau d’un disque en demi-teinte qui réserve pourtant ici ou là de bien beaux moments de bravoure.

Vince

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