THE BAKESYS – Studio Selections 1991-1995 – Do The Dog Music
UN PEU D’HISTOIRE : Do The Dog, vous connaissez la chanson des Specials, vous connaissez le fanzine, et vous connaissez le label, toujours prompt à donner une chance aux petits groupes qui débutent.
Derrière Do the Dog Music, il y a toujours eu Kevin Flowerdew, frère de Sean (Pama International), et surtout clavier de THE BAKESYS, un combo de Newbury qu’on avait remarqué au début des 90’s avec une cassette, « Animated Violence », et quelques concerts de ce côté-ci de la Manche (mais surtout en Allemagne). Un album tardif avait suivi en 1997, avant la publication très tardive d’un live en 2009 puisque ça faisait longtemps que le combo avait débranché les guitares.
La cassette et le premier album ont donc été remasterisés et compilés pour donner « Studio Selections 1991-1995 » qui vient tout juste d’être publié chez qui ? Chez Do The Dog Music, forcément…
LE DISQUE : Quand je pose le CD sur la platine et que j’entends « Sex Freak », je fais directement un saut dans le temps de 25 piges, quand j’était minot et que j’écoutais en boucle les compiles cassette concoctées par Manu Let’s Skank. Y avait pas mal de ska revival et pas mal de ska anglais, évidemment. J’avais direct repéré cette petite bande de lads qui donnaient envie de skanker avec leur son post-two tone, eux qui avaient dû s’envoyer jusqu’à plus soif du Potato 5, du Hotknives d’antan et autres Loafers.
En 2017, on est saisi par la simplicité du style. Le ska des Bakesys ne fait pas de fioritures, c’est à base de gratte et de clavier (pas un seul cuivre à l’horizon), et aujourd’hui certains trouveraient ça basique, tant on a été habitué aux productions américaines, ou japonaises, ou espagnoles, ou italiennes… avec trois couches de sax, des voix et crooners et des morceaux composés par des zicos qu’avaient pas tout à fait le profil des Pistols. « The Lick », version two tone de « The Liquidator », fait assez bien la blague, « Looking For Love » sonne 100 % british avec la petite touche ska-rock qu’on retrouve aujourd’hui chez Buster Shuffle ou chez Cartoon Violence. Il y a certes des faussetés ici ou là et la prod n’est pas immense, mais l’ensemble est roboratif comme le grec d’en bas de chez toi, avec les oignons et la sauce blanche qui tache.
On a même l’impression d’entendre une vieillerie d’Arthur Kay & The Originals à l’écoute de « Animated Violence », et la fin du disque, essentiellement composée de vieux enregistrements cassette du groupe, est forcément un peu cagneuse puisqu’il s’agit de ses premiers coups d’essai.
Y a pas mal de nostalgie sur ces seize morceaux de The Bakesys, et si l’ensemble peut paraître un brin daté un quart de siècle plus tard, on se dit que cette équipe-là avait trouvé une bonne formule qu’on aurait bien voulu voir perdurer.
Vince