The Brooklyn Attractors – Good Evil Alchemy – Jump Up Records
UN PEU D’HISTOIRE: A New York, c’est ni les bons groupes ni les bons musiciens qui manquent. Et puisqu’à Brooklyn y a du beau monde, ce beau monde a décidé de s’unir en 2010 pour former THE BROOKLYN ATTRACTORS. Et avec pas n’importe qui dedans, voyez plutôt : Larry McDonald (Rocksteady 7, encore lui) aux percus, Rich Graiko (Westbourn Train, Void Union) à la trompette, Eddie Ocampo (Crazy Balhead, Insteps…) à la batterie, Buford O’Sullivan (Crazy Baldhead, Scofflaws…) au trombone, Gideon Blumenthal (Westbound Train) aux claviers, Luke Penella (The Lifted Crew, Westbound Train) au sax, Dan Jeselsohn (Toasters, NYSJE, Crazy Baldhead…) à la basse, Justin Rothberg (King Django band, Rocksteady 7…) … et tout un tas de participations, de Kevin Batchelor (The Skatalites ) à Dave Hillyard, en passant par King Django ou Raynier Jacildo (The English Beat)… Bref, c’est du lourd, du très lourd !
Le groupe a publié fin mars son premier album, « Good Evil Alchemy » sur Jump Up Records (notamment en vinyle bleu et blanc) et sur Whatevski Records pour la version numérique.
LE DISQUE: Il est roots ce groupe, il est très très roots. Et surtout il est jazz, il est très très jazz. C’est pas du jazz façon NYSJE tu vois. C’est plus jamaïcain, et plus ensoleillé, plus ouaté aussi, plus lounge diraient les branchés, avec un petit côté musique d’ambiance/easy listening. En fait l’ambiance de ce « Good Evil Alchemy » est à cheval entre une paillotte de plage à Montego Bay avec des musiciens couverts de dreadlocks, et un club de jazz enfumé des bas-fonds de Harlem (ou de Brooklyn) dans les années 60.
Car oui, le premier album des Broolklyn Attractors est un album à ambiance et le soleil et des références à l’île des caraïbes qui vit naître le ska, puis le rocksteady, puis le reggae, sont parsemées ici et là, comme pour nous rappeler que si tout cela vient de la Grosse Pomme, les racines sont à l’évidence caribéennes. Ça donne par exemple l’excellente « Jamaica Bay », très fine, et la non moins réussie « Port Royal », astucieusement construite par des musiciens qui ont du métier et qui ont un gros gros feeling pour ce style de sons.
Bon c’est sûr, ce qui manque peut-être aux Brooklyn Attractors, c’est un chanteur, ou au moins quelques featuring au chant, histoire de varier un brin les plaisirs, parce que l’album est entièrement instrumental, et que son côté cool, nonchalant, tranquille, peut parfois, à la longue, risquer de devenir un chouïa ennuyeux.
Mais c’est sans compter sur les quelques indéniables réussites que sont « Alchemy », impeccable ska qui dès l’entame montre de quel bois est fait ce combo new-yorkais, à grand renfort de solos de cuivres parfaitement exécutés, ou un peu plus loin, la magnifique « Entropy », plus early reggae, très sautillante et très joyeuse, qui donne envie de se lever et d’inviter les copines à danser, un verre de Red Stripe dans une main, un verre de rhum dans l’autre (par contre faut voir à pas en foutre partout) parce que la musique jamaïcaine a d’abord été conçue pour le dancefloor.
Belle entrée en matière donc que ce « Good Evil Alchemy ». L’élève Brooklyn Attractors réussit l’examen du premier album haut la main, et en proposant la prochaine fois un programme un peu plus diversifié, il devrait sans problème décrocher une mention « très bien » et faire la fierté de ses parents.
Vince